Le CSE Central (instance qui réunit les élus des établissements de Pau+Paris+TRTG+CRES) s’est tenu le 2 février dernier en présence de la Directrice de One-Tech.
Au menu, R&D, avenir des labos, cartographie des compétences, parcours de formation et revue des effectifs.
1. R&D
La direction de One-tech assure vouloir maintenir le budget R&D à un volume constant, à environ 470 Millions d’euros, avec une priorité donnée aux énergies renouvelables, au développement de l’hybridation et de l’énergie distribuée, et à la décarbonnation.
Pour la CGT, il y a plusieurs bémols. D’une part, cela reviendrait à délaisser des pans d’expertise qui font la force du Groupe. D’autre part, le groupe a claironné qu’il mettait plus d’un Milliard d’euros dans la recherche pour les ENR. One- Tech étant décrite comme la vitrine R&D du Groupe, pourquoi cet écart au budget? Les effectifs dédiés à la R&D ont d’ailleurs chuté fortement depuis 2019. Rappelons aussi que TotalEnergies bénéficie de 783 millions d’euros d’aides publiques pour une usine de batteries électriques à Douvrin (Pas-de- Calais). Cherchez l’erreur…
Enfin, il a été défini que les investissements en matière de nouvelles énergies devaient être assujettis à un objectif de rentabilité de 10%. Cela ne peut que brider la recherche et le développement.
2. One-Tech Experimental
Ce projet, initié depuis quelques mois, consiste, malgré les dénégations de la direction, à rationaliser les différents sites hébergeant des activités de laboratoire et de pilotes. Le vocabulaire employé n’annonce rien de bon puisqu’il renvoie souvent à des restructurations. La direction a constitué des groupes de travail pour établir une cartographie des compétences des 450 personnes présentes sur les 8 sites concernés et des moyens expérimentaux à disposition (le CRES à Lyon, le TRTG au Havre, le PERL à Lacq, le CSTJF à Pau, le TOTB en Belgique et les sites de Saclay en région parisienne, OT Flandre à Dunkerque, et de la Tour de Salvagny). Certains sites sont forcément dans le collimateur, l’érosion inquiétante des effectifs en témoigne et les éléments de langage distillés par la direction ne font que renforcer les craintes des salariés concernés. Comptez sur la CGT pour ne pas lâcher le sujet.
3. Compétences
Une cartographie plus générale est en œuvre, les compétences étant listées par domaines (au nombre de 27), par rôles types (5 à 10 par domaine ; exemple pour les géosciences : opérations géologiques, opérations géophysiques, laboratoires, études techniques, ….), et par macro-compétences. Une estimation des besoins a été réalisée pour le solaire et l’éolien mais reste à faire pour les autres domaines. Trois parcours de montée en compétence (upskilling) pour 15 postes ouverts sont mis en place pour les domaines du solaire, de l’éolien et des procédés. Un peu maigre comme opportunités d’évolution de carrière…
Les « vieux métiers » ne bénéficient pas du même regard énamouré, eux qui vont pourtant continuer à assurer les revenus du Groupe pour de nombreuses années encore. Les élus de la CGT ont alerté sur les ravages de la RCC et du manque de recrutements pour les compenser, alors que la charge de travail ne faiblit pas, mais la direction préfère se cantonner à une posture de déni, bien loin des nécessités opérationnelles.
Des difficultés de recrutement? Il suffirait pour la CGT de recruter les prestataires en poste, dont nombre sont demandeurs, pour pérenniser leur savoir faire. La direction de One-Tech préfère chercher des pistes d’externalisation et donc accentuer la déliquescence technique.
4. Sous-traitance – externalisation
Les échanges se sont d’ailleurs tendus lorsque la CGT a interpellé la direction au sujet de la sous-traitance, TotalEnergies étant hors la loi dans plusieurs domaines
d’activité. Preuve en est, la direction des Relations Sociales a dû sortir une note à destination des hiérarchies rappelant le cadre d’utilisation et d’interaction avec les sous-traitants.
La directrice n’aurait pas eu vent de la note, ce qui laisse songeur. Plus encore, alors que les élus de la CGT ont évoqué le cas de sous-traitants en poste depuis plus de deux ans, de services où ces derniers sont plus nombreux que les statutaires au point de devenir indispensables au maintien de l’activité, la directrice se retranche derrière une excuse de cour de récréation : elle ne serait pas comptable des errements de ses prédécesseurs. Rappelons
qu’elle a présidé les séances du CSEC pendant plusieurs années avant son poste actuel… Pour elle, tant que ça marche, tout va bien ! Et si la CGT dénonce les manquements à la loi en justice, elle devra en assumer les conséquences ! En gros, ça sera la faute de la CGT si elle cherche à faire respecter la loi !
5. Effectifs
L’effectif global de 3417 salariés d’avant RCC devrait être retrouvé en 2023, sans aucun engagement d’une stabilité par site. Quant au job posting, tout va très bien madame la directrice. Il n’y a pas de sujet. Et pourtant si : il a été confirmé que c’est le manager qui décide si le poste sera remplacé. Ou confié à la sous-traitance. La boucle est bouclée…
De l’avis de la CGT, il devient urgent que la directrice de One-Tech fasse l’effort de se confronter aux élus des CSE sur leurs sites
respectifs, non pas entre la poire et le fromage ou en coup de vent, mais lors de séances plénières. Les sujets autour de One-Tech ne manquent pas et il serait tout à son bénéfice (et à celui des élus et des salariés) d’échanger au plus près du terrain. La CGT l’invite donc à programmer une tournée des CSE en prévoyant un temps suffisant pour que
l’exercice soit constructif.