Ne pas battre en retraite…
Plus de 2 ans après la promulgation de la contre-réforme des retraites Borne – Macron, malgré une mobilisation sociale de plusieurs semaines ayant fait descendre dans la rue des millions de citoyen-nes, la « représentation nationale » a enfin pu s’exprimer sur cette loi le 5 juin, dans le cadre de la niche parlementaire du PCF.
Le résultat du vote a été sans appel, avec une énorme majorité pour l’abrogation de cette loi inique, qui relève l’âge de départ à taux plein à 64 ans et démantèle à terme le régime pionnier des IEG.
Pourtant, si la grande majorité des français continue de refuser cette loi, les cortèges de soutien ce même 5 juin, répondant à l’appel confédéral, ont été plutôt clairsemés. Cela démontre qu’il devient de plus en plus difficile de mobiliser, face à des gouvernants qui, depuis plusieurs décennies, ne craignent plus de mettre en danger le corps social pour faire passer leurs lois rétrogrades.
« La loi ne se fait pas dans la rue » assènent-ils.
Mais si les mobilisations et les grèves ont toujours été essentielles pour gagner nos conquis sociaux, ce ne sont que des moyens et non une fin en soi. Aux temps héroïques, à l’époque de Victor Griffuelhes, il avait été statué que l’abolition de la société capitaliste (la fin) devait se faire par la grève générale (le moyen).
N’est-il pas temps de nous interroger, d’inventer d’autres leviers qui s’additionneraient à nos modes d’actions traditionnels, pour faire gagner nos revendications et conquérir de nouveaux droits ? En quelque sorte, une attaque de front ET une attaque de flanc en même temps, pour être plus efficaces ?
Christophe Innocent
Membre du bureau exécutif
Ufict-CGT