Actu Cadres – Juillet 2022

juillet 2022
 
► Retraites  : se préparer à la bataille sociale !

Le sujet a été au cœur de toutes les discussions ces dernières semaines, avec les échéances électorales que nous venons de vivre. Après une contre-réforme systémique avortée, le gouvernement veut repousser l’âge de départ à la retraite à 65 ans. Une nouvelle réforme plus classique, mais toujours aussi injuste et inefficace …

Le Conseil d’Orientation des retraites (COR) concluait en juillet 2021 que « malgré le contexte de la crise sanitaire et le vieillissement progressif de la population française, les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon de 2070 ».

Que vise en réalité une telle réforme ? Il suffit de regarder ce qui se passe dans les pays de l’Ocde : partout, la baisse du taux de remplacement s’est accompagnée d’un essor de la retraite par capitalisation. La baisse organisée des pensions publiques ouvre inexorablement un espace à l’épargne privée. Le débat occulte malheureusement en permanence la question du niveau des pensions et celle des sources de financement. C’est sur ces points que la CGT fait depuis longtemps des propositions.

Rappelons que dans le dernier sondage ViaVoice – Ufict CGT, les cadres du secteur de l’énergie sont une majorité́ à se déclarer favorables au retour à la retraite à 60 ans (52 %), avec des départs anticipés pour pénibilité́. 83 % souhaitent une pension au moins égale à̀ 75 % du salaire en fin de carrière.

Pour en savoir plus sur ce dossier, retrouvez ici l’essentiel des dernières Rencontres d’Options, journée consacrée à ce sujet et organisée par la CGT des cadres et techniciens.

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► ENGIE dans la tourmente

Les cessions se poursuivent avec Equans (regroupant Ineo et Axima) qui sera vendu à Bouygues d’ici fin 2022 (la plus grosse vente du Groupe). Endel qui réalise de la maintenance industrielle, notamment dans le nucléaire, est lui, déjà vendu à Altrad. Ces deux entités représentent la moitié des effectifs du Groupe dans le monde et 22 % du chiffre d’affaires. Pourtant, la transition énergétique réclame des moyens humains et financiers, notamment dans l’efficacité énergétique et la gestion des bâtiments. Et si la direction d’Engie conserve Cofely, cela ne vise que les réseaux de chaleur. Notons qu’en 2019, Mme Kocher faisait des Services sa priorité, avec le soutien du Conseil d’Administration, qui, un an plus tard, validait la cession d’Equans…

La CGT propose dans son Programme Progressiste de l’Energie le retour d’Engie dans la sphère publique, et cela figure aussi dans certains programmes politiques. Cela devrait s’accompagner d’un arrêt des cessions, y compris de celle d’Equans, avec la constitution d’un service public de la transition énergétique, un plan d’investissement dans l’énergie et les services thermiques. C’est cette solution, possible et réaliste, que la CGT impulsera dans les semaines et les mois à venir avec un plan ambitieux à construire pour répondre aux besoins sociaux et environnementaux de la population. Car c’est un contresens historique que de se débarrasser des outils de service public que l’Etat possède. C’est vrai pour Engie comme pour EDF !

Engie est donc affaiblie par les cessions qui continuent. La stratégie Clamadieu vise à terme le démantèlement du Groupe et met en danger les activités et les salariés, d’autant que la guerre en Ukraine pose des questions sur l’avenir gazier.

Pour en savoir plus voici un dossier de la coordination CGT d’Engie qui fait également le point sur les impacts de la crise Ukrainienne sur le Groupe.

 

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► ARENH : halte à la spoliation organisée d’EDF

Dans une ordonnance du 5 mai, le Conseil d’État vient de rejeter la demande de référé suspension contre un décret et un arrêté du 11 mars 2022 organisant la spoliation d’EDF avec le relèvement du plafond de l’AReNH, et déposée par les quatre Fédérations syndicales représentatives du secteur énergétique français, les six administrateurs salariés d’EDF, les deux Fonds Commun de Placement et plusieurs associations d’actionnaires salariés.

Dans cette affaire hors du commun, l’État a été épaulé par l’ANODE (association des fournisseurs alternatifs dont Total Energies) et l’AFIEG, l’UNIDEN (association des entreprises électro intensives), le CLEE (autre association d’industriels), l’UFC-Que Choisir, et surtout la Commission de Régulation de l’Énergie, qui ce faisant, a abandonné son rôle d’arbitre censé être impartial. C’est donc bien à une coalition de tous ceux qui défendent la concurrence à condition qu’elle soit subventionnée par EDF au prix de son affaiblissement et donc un marché de l’électricité absurde, que les fédérations syndicales et autres requérants ont dû faire face.

La décision du Conseil d’État ne tranche pas la question de la compatibilité de ces textes au regard du droit communautaire, et en particulier le point de savoir si la France pouvait, de son propre chef, augmenter le plafond de l’AReNH de 20 TWh, via une transaction financière au profit des fournisseurs alternatifs, sans avoir l’accord formel de la Commission Européenne.

Or, c’était le point central de l’argumentation des syndicats et des autres requérants. Cette négation du droit communautaire au moment où la France préside l’Union Européenne est inédite. Aussi, les requérants vont sans tarder se retourner vers la Commission Européenne, qui a déjà été interpellée au Parlement Européen.

D’autres recours sont en cours d’instruction (par exemple un amendement voté au Conseil supérieur de l’Energie) portés par les organisations syndicales représentatives à EDF, des associations de consommateurs et d ‘actionnaires salariés, ainsi que les 69 administrateurs salariés en leurs noms propres.

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► Les difficultés de recrutement de cadres pourraient freiner le développement des entreprises

Selon l’APEC les tensions, qui se sont accentuées en 2021, devraient persister en 2022, sous l’effet d’embauches de cadres plus nombreuses, en particulier pour des postes requérant une forte expertise et des compétences dans les nouvelles technologies liées au digital. Cela obligera les entreprises à continuer à se montrer très réactives.

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► La lutte contre les idées d’extrême droite, un combat de la CGT

Au lendemain des élections présidentielles et législatives, la montée de l’extrême droite ne peut laisser la CGT indifférente.  Dédiabolisés et faisant semblant de s’emparer des problèmes sociaux, ces courants ont surtout réussi un brouillage idéologique de « normalisation ».

La CGT dans son histoire a toujours combattu les discriminations et notamment le racisme, la xénophobie et a inscrit dans ses statuts l’ambition de lutter contre ces idées Nous vous partageons ici les valeurs de la CGT, telles qu’elles sont inscrites dans le préambule des statuts :

« La CGT est animée des idéaux de liberté, d’égalité, de justice, de laïcité, de fraternité et de solidarité.
Elle se bat pour que ces idéaux se traduisent dans des garanties individuelles et collectives : le droit à la formation, à l’emploi, à la protection sociale, les moyens de vivre dignement au travail, dans la famille et dans la collectivité, la liberté d’opinion et d’expression, d’action syndicale, de grève et d’intervention dans la vie sociale et économique, à l’entreprise comme dans la société.
Elle agit pour une société démocratique, libérée de toutes formes d’exploitation et de domination, contre les discriminations de toutes sortes, le racisme, la xénophobie et toutes les exclusions.
Elle agit pour promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes, les libertés et les droits syndicaux, le plein exercice de la citoyenneté, la défense de l’environnement, pour la paix et le désarmement, pour les droits de l’homme et le rapprochement des peuples.
Elle est ouverte à toutes les diversités, riche des différences d’opinion, l’ambition est d’être solidaire, uni et rassembleur. Les principes d’égalité, de solidarité, d’écoute, de tolérance et d’épanouissement des diversités pour lesquels elle œuvre, animent la vie démocratique en son sein ».

Nous nous devions donc, en tant qu’organisation syndicale et compte tenu de cet engagement, de décrypter l’imposture sociale qu’elle représente, c’est chose faite dans ce dossier :

[ Retrouvez le dossier ]

Les 26, 27 et 28 avril, une trentaine de militants étaient réunis à Bruxelles à l’initiative de l’Institut syndical européen (Etui) pour une formation centrée sur « comment combattre l’extrême droite ». Cette rencontre, qui réunissait des délégués italiens, belges, espagnols, norvégiens, allemands, hollandais, suédois, anglais, roumains, irlandais ou français, a témoigné de l’urgence de la situation.

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