Les entreprises des IEG en perte d’attractivité

Manque de reconnaissance, de perspectives, de primes, d’aides… les facteurs sont multiples

Pourquoi les entreprises des Industries Électriques et Ga­zières (IEG) peinent-elles à attirer de nouveaux « talents » alors que de nombreux emplois y sont proposés ?

Recrutement externe : des salaires qui décrochent

Options a déjà mis en avant les métiers en tension dans la branche professionnelle des IEG. Mais si les raisons de cette perte d’attractivité sont multiples, la première est bien la grille de salaires qui n’a pas suivi l’inflation ces dernières années.

Plus de 12 % de perte de pouvoir d’achat en 9 ans

Les jeunes diplômés ne sont pas dupes du décrochage des IEG par rapport aux salaires proposés ailleurs. La faiblesse de la grille salariale pour certains diplômes est un frein important, d’autant que s’y ajoute aussi une retraite qui est désormais celle du régime général pour les nouveaux embauchés, et des taux d’activité à la baisse qui ne permettent plus de véritables départs anticipés à la retraite…

Enfin, nombre de jeunes embauchés (qu’ils soient techni­ciens supérieurs ou cadres) sont aussi déçus par rapport aux promesses faites à l’embauche, à la fois sur le contenu des emplois et surtout sur les parcours professionnels, alors que c’était incontestablement le point fort des entre­ prises des IEG. Aujourd’hui, les agents sont souvent blo­qués dans un poste sans promesse d’évolution de salaire, ni de perspectives claires d’évolution à court, moyen ou long terme.

Un grand nombre d’emplois publiés en interne n’ont aucun postulant!

Ce phénomène était jusqu’alors inconnu dans les entre­ prises des IEG et touche aussi les régions réputées attrac­tives. Les politiques d’aide à la mobilité sont de plus en plus complexes, et sans doute inefficaces… En tout cas elles n’encouragent pas les candidatures et les mutations,
tout comme l’absence d’aide au logement et la réduction des primes de mobilité qui rendent les changements de poste moins attractifs. Face à une charge de travail à venir perçue comme « insurmontable », un climat social parfois dégradé, les salariés sont découragés à se porter candidats pour de nouveaux postes. Ce désengagement est flagrant dans les enquêtes internes du groupe EDF (MyEDF) où les salariés mettent en avant le manque de perspectives industrielles et de reconnaissance.

Pourtant, la CGT n’a eu de cesse de faire des propositions

En premier lieu rendre la grille de salaires plus attractive, pour répondre au pouvoir d’achat. Mais dans les négocia­tions de branche, les employeurs sont sur des positions très éloignées, et misent sur une individualisation à ou­trance et la mise à mal de ce socle commun. Ils renvoient dans les entreprises pour apporter des réponses. Il faut donc poursuivre ce travail collectif et mobiliser les salariés, pour arracher un juste retour aussi bien sur les salaires, avec une véritable reconnaissance des qualifications (que ce soit le diplôme ou l’expérience professionnelle), que sur des parcours professionnels clairs dans chaque métier, afin que les entreprises des IEG redeviennent, enfin, attractives.

 

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