L’édito
Avec l’opposition de 9 salariés sur 10 à la réforme des retraites, des manifestations historiques et des taux de grève record, le gouvernement a été acculé à dégainer le 49-3 pour faire adopter ce texte, poursuivant son déni de démocratie avec un projet dont aujourd’hui personne ne veut… En décidant de passer en force, Emmanuel Macron ajoute à la crise sociale une crise démocratique et politique… Il continue à vouloir imposer une réforme brutale, totalement injuste, inefficace et préparée sans concertation, sans aucune vision de ce que vivent les Français aujourd’hui. Le lien est coupé avec tous ceux d’entre nous qui ont connu ces dernières années la crise sanitaire, le confinement, la crise écologique et la flambée des prix qui met toujours à mal leur pouvoir d‘achat. La colère est à la mesure de la violence de la réforme : énorme !
Tout ceci est mené sous la pression de logiques ultra libérales qui mettent à mal systématiquement tous les modèles sociaux, pour obtenir de chaque pays membre, et à n’importe quel prix, la baisse continue des dépenses publiques, pour protéger aussi les dividendes et servir des intérêts privés. Le rapport de forces et la bataille sociale sont – on le voit aujourd’hui – les seuls remparts pour empêcher la fin programmée de nos garde-fous et de ce qui a été conquis de haute lutte…
Soyons en sûrs : la mobilisation paye ! Dernier exemple en date sur lequel nous revenons dans ce numéro : l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), en charge de l’expertise scientifique et de la recherche relatives à la sécurité nucléaire et à la radioprotection, était voué à disparaître selon les projets du gouvernement. Tout ceci devait s’accompagner d’un transfert de certaines de ses compétences à l’Autorité de Sûreté Nucléaire. Après une mobilisation massive et exemplaire des salariés, l’Assemblée Nationale a rejeté en première lecture cette réforme controversée de la sûreté nucléaire. C’est une première victoire, même si la vigilance reste de mise
Des exemples qui montrent – et beaucoup de Français l’ont bien compris ces dernières semaines – qu’il n’y a qu’un moyen de faire vivre une autre voie :continuer à se mobiliser !
Pascal Cabantous
Animateur de la branche Cadres de l’Ufict-CGT
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