Les femmes sont-elles les grandes perdantes de la réforme des retraites ?
Selon l’étude d’impact présenté par le gouvernement, les femmes sont les grandes perdantes ! Et c’est Franck Riester, ministre des Relations avec le Parlement qui l’assure…
Reporter l’âge de départ en retraite est encore plus défavorable aux femmes qui sont déjà 40% à partir en retraite avec une carrière incomplète. L’accélération de l’allongement de la durée de cotisation va doublement les pénaliser : la décote va être accentuée au regard du nombre de trimestres manquants, alors qu’elles partent en moyenne déjà un an plus tard que les hommes. La pension ” à taux plein ” va baisser par la dégradation du coefficient de proratisation ( à 67 ans on ramène la pension au nombre de trimestres validés sur le nombre de trimestres requis ). L’étude d’impact du gouvernement le reconnait et indiqueque l’allongement des durées de travail sera plus élevé pour les femmes que pour les hommes ( pour la génération née en 1972 les femmes devraient travailler 9 mois supplémentaires contre 5 mois pour les hommes ).
Par ailleurs, alors que le gouvernement voudrait nous faire travailler deux ans de plus, les femmes sont encore plus nombreuses que les hommes à être sans emploi lors de leur départ en retraite ( parmi les retraités nés en 1950, 37% des femmes et 28% des hommes n’étaient plus en emploi l’année de leur départ en retraite ). Conséquence : cela va encore dégrader le montant de leur pension.
Les VRP de Macron ont beau vanter les avancées de cette réforme, il s’agit d’un trompe-l’œil :
- La revalorisation du minimum de pension à 1200€ concerne essentiellement les carrières complètes et à temps complet or 40% des femmes ont une carrière incomplète et ont subi ou opté pour un temps partiel.
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La prise en compte en partie du congé parental pour les carrières longues : cette mesure ne concernerait que 3000 personnes !
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Un index senior pour « inciter » à leur maintien et embauche : à l’image de l’index égalité, cela ne permettra certainement pas d’améliorer l’emploi des seniors.
Les propositions de la CGT
- Mettre fin aux inégalités de salaire (selon la CNAV, l’égalité salariale représenterait 5,5Mds d’€ de cotisations supplémentaires) et sanctionner les entreprises qui discriminent.
- Augmenter le taux d’emploi des femmes au niveau de celui des hommes (+ 9 milliards de cotisations retraites).
- Revaloriser les métiers féminisés et faire cotiser à temps plein les emplois à temps
- Revaloriser les pensions de réversion sans condition de vie conjugale de la veuve ou du veuf et l’ouvrir aux couples pacsés.
- Réduire le temps de travail et rétablir la retraite à 60 ans.
- Supprimer la décote.
- Revaloriser le minimum vieillesse à hauteur du SMIC sans condition de carrière complète.
- Créer des droits au départ anticipé avant 60 ans pour tous les métiers pénibles et reconnaître la pénibilité des métiers à prédominance féminine dans la fonction
20230213_Q&R injuste pour les femmes