Ces salariés hors statut subissent pression et découragement
Alors que le nucléaire est désormais au centre de la transition énergétique, EDF multiplie les filiales hors statut… Or ce sont des salariés au statut et mieux rémunérés qu’il faut pour les fidéliser et garantir des compétences pérennes et de haut niveau. Car les perspectives engagent le pays sur des dizaines d’années, et le statut des IEG a été une des clés du succès du parc actuel et il doit le rester.
Le statut des IEG a été une des clés du succès du parc nucléaire actuel
Ce n’est pourtant pas la voie choisie par EDF…
La filiale Edvance
Elle réalise des activités d’ingénierie dans le domaine de l’îlot nucléaire neuf et du contrôle-commande pour les EPR, mais embauche à la convention Syntec en expliquant que « 2025 sera un tournant pour la filière nucléaire française » et que « les équipes doivent montrer un investissement sans faille ! ». Mais c’est déjà le cas avec des salariés qui donnent le meilleur d’eux-mêmes, enchainant les heures de travail tout en constatant que rien n’avance dans l’intérêt du service public… Alors, quand un Directeur demande à ses managers de relayer des messages imposant de nouvelles contraintes budgétaires, c’est un légitime sentiment de découragement et d’agacement qui s’empare de ces ingénieurs, cadres et techniciens. Mais c’est aussi un risque d’explosion des équipes en raison d’une organisation défaillante exacerbée par le diktat coûts/délais.
Impossible alors d’agréger tous les savoir-faire, ce qui met en risque toute la filière nucléaire française.
Nuward, une autre filiale EDF créée en 2022
Elle conçoit un petit réacteur nucléaire SMR (Small Modular Reactor), à eau pressurisée de génération III (2 x 170 MW) qui pourrait à terme, remplacer la production fossile. La direction justifie le choix d’une SAS (Société par Actions Simplifiée) du fait d’autres partenaires (CEA, Naval Group, TechnicAtome), de personnels mis en commun, du financement (aide d’Etat de 300 M€ approuvée en avril 2024). Cette société partait sur un planning irréaliste : commercialisation en 2025, 1er béton en France…
en 2030 ! Mais patatras, au cours de l’Avant-Projet Détaillé est annoncé en juillet 2024 l’abandon de certaines technologies innovantes : échangeurs à plaques, mécanismes de commande de grappe sous eau… Que d’études et que d’€ perdus ! L’ambiance est désormais à la morosité et à la déception, d’autant plus que la Direction a informé les élus en CSE… mais sans aucune discussion possible en séance.
Cela ne l’a pas gênée, ensuite, de communiquer vers les salariés, en se targuant de décisions prises… « en étroite collaboration avec les élus du personnel ! ». Pas question, pour la CGT, de jouer alors le rôle d’estampillage des décisions de la direction ! D’autant que lorsque les élus veulent négocier certains points, celle-ci leur répond que ce sont des sujets à négocier… avec les Délégués Syndicaux (DS) !
Des DS que la CGT, comme toutes les autres organisations syndicales, ont eu bien du mal à trouver, puisque trop peu de salariés ont accepté de se présenter sur les listes du CSE au premier tour des élections : une condition sine qua non pour être désigné DS !
Les IRP ont été vidées de tout leur sens par les ordonnances Macron
Nous savions que les ordonnances Macron de 2017 étaient faites pour vider les Instances Représentatives du Personnel de tout leur sens, mais nous ne pouvons que constater qu’en filiale, c’est encore pire !