Ne battons pas en retraite

Le président Macron a fait des retraites et d’un nouveau recul de l’âge de départ un sujet central de la campagne des présidentielles. Aujourd’hui face à l’impopularité d’une telle réforme et le souvenir des mobilisations sociales massives de l’automne 2019, le sujet reste emblématique pour le chef de l’état et ses ministres. Même si à l’approche des scrutins des 12 et 19 juin prochains ils semblent opérer un repli stratégique (pour ne pas compliquer la tâche de leurs candidats) selon la porte-parole du gouvernement cette réforme est toujours jugée « indispensable »… L’est-elle vraiment ? ? ?

 

Une réforme inutile économiquement, aux conséquences désastreuses

Le Conseil d’Orientation des Retraites indique qu’à régime constant et compte tenu des évolutions démographiques, la situation financière du système de retraites n’est pas amenée à se dégrader. Le report de l’âge légal à 64 ou 65 ans ne répond donc pas à un besoin de financement. Et avec seulement 38 % des plus de 60 ans encore en emploi, c’est bien la baisse des pensions qui est visée.

 

Une retraite à 60 ans avec 75 % du dernier salaire : c’est possible !

L’idée, martelée sur toutes les ondes, selon laquelle le report de l’âge de départ en retraite serait inéluctable, est fausse ! Depuis longtemps la CGT fait des propositions pour mieux financer la retraite, comme :

  • Instaurer l’égalité salariale entre les femmes et les hommes,
  • Mettre à contribution l’intéressement, la participation, l’épargne salariale,
  • Rééquilibrer les contributions en augmentant la part patronale des cotisations.

 

Augmenter les salaires est le meilleur moyen pour financer les retraites

Si les salarié.e.s n’ont jamais été aussi diplômé.e.s, la part des salaires dans les richesses créées n’a pourtant jamais été aussi faible. Pourquoi ? Parce que la France est championne d’Europe du versement de dividendes. Les cadres et professions intermédiaires sont toujours plus nombreux à être déclassés, à des rémunérations trop proches du SMIC. La CGT propose donc de rétablir l’échelle mobile des salaires (supprimée en France en 1983 mais qui existe encore en Belgique), et de revaloriser immédiatement les grilles de salaires.

Pour que les richesses créées par notre travail profitent à toutes et tous, il faut augmenter les salaires et faire reculer la rente et la spéculation. C’est le meilleur moyen de reconnaitre notre travail et nos responsabilités, et de financer les retraites.

 

Prendre en compte les années d’études : incontournable pour les jeunes !

L’élévation du niveau de qualification qui profite à la société tout entière est pourtant un handicap en matière de retraite. En effet, comment espérer profiter d’une retraite en bonne santé après avoir cotisé 43 annuités, alors que les jeunes décrochent leur premier emploi stable à 26 ans ? La CGT, avec les organisations de jeunesse, exige donc la validation des années d’études pour le calcul de la retraite.

 

Maintenir les régimes spéciaux pour ne pas niveler par le bas

Pour tous ces gouvernements néolibéraux, réussir à généraliser le système par capitalisation est une idée fixe. Leur soi-disant volonté « d’équité » et de « justice sociale » n’est qu’un prétexte fallacieux pour imposer une régression des droits futurs de l’ensemble des régimes.

 

Prenons nos retraites en main !

A la veille des élections législatives des 12 et 19 juin prochains, n’oublions pas que ce sont les députés qui font les lois, décident du budget de l’Etat et de la Sécurité sociale. Exprimons d’autres choix de société et imposons d’autres solutions.