Janvier 2022 | ||
► ARENH : face au danger, tous mobilisés le 26 janvier !
La décision unilatérale prise par le gouvernement de relever le plafond de l’ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique) de 100 à 120 Twh va mettre EDF en grande difficulté. C’est l’analyse que nous pouvons tous faire, et c’est « un choc » de l’aveu du président d’EDF… qui s’est adressé dans un message fébrile au TOP 200 du Groupe. Ces 20 Twh, EDF devra les acheter sur le marché de gros autour de 300€ le Mwh, pour les céder à 46,2€ à ses concurrents… Au-delà de son principe scandaleux, cette « réponse » de l’État à la hausse des prix de l’énergie, coûtera plus de 8 milliards d’euros à l’entreprise, et constitue une véritable ineptie sur le plan industriel et économique : les concurrents d’EDF se frottent déjà les mains, ils n’ont pas l’obligation de répercuter ce cadeau en baissant les factures de leurs propres clients… De plus, ils ne sont toujours pas contraints de développer des moyens de production… Encore une fois, l’État prend une décision brutale, sans vision stratégique, sans analyser les raisons qui ont conduit à la crise des marchés de l’énergie et qui ne protègera pas les usagers français. Il joue avec le travail et l’engagement de plus de 100 000 salariés pour gagner du temps ou pour organiser de manière pernicieuse le retour du projet de démantèlement du groupe EDF en l’affaiblissant encore. L’encadrement, même au plus haut niveau, n’est pas dupe et perçoit l’impasse dans laquelle cette logique va nous mener. Dans le cadre de l’appel intersyndical, mobilisons-nous tous le 26 janvier pour construire un autre avenir pour EDF et l’ensemble du secteur énergétique français ! Retrouvez le communiqué de presse des administrateurs salariés d’EDF
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► Nayla Glaise élue à la présidence d’Eurocadres
Le 21 octobre dernier, Nayla Glaise, dirigeante de l’Ugict-CGT, a été élue à l’unanimité à la présidence d’Eurocadres. Regroupant 62 organisations syndicales de cadres, Eurocadres rassemble près de 6 millions de cadres, manageurs et experts, issus de 25 pays européens. Ingénieure à Accenture, Nayla Glaise succède à Martin Jefflen, membre de TCO (Suède). Elle est la première femme à diriger Eurocadres et la première militante CGT à accéder à cette responsabilité. Représentante de l’Ugict-CGT au présidium d’Eurocadres depuis 2017, Nayla Glaise a construit sa légitimité sur son travail et celui de l’Ugict-CGT, notamment sur le secret des affaires et les lanceurs d’alerte. |
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► Vente EQUANS à ENGIE : une procédure hâtive
Quand le pays a besoin de services publics énergétiques performants et d’une vision long terme dénuée d’intérêts électoraux, les financiers les démantèlent au meilleur prix (pour eux !). Quand les prix des énergies flambent, ils préfèrent vendre quitte à mettre en péril salariés et usagers. Vendredi 5 novembre 2021, le Conseil d’Administration d’Engie a voté pour l’entrée en négociation exclusive avec Bouygues pour le rachat d’EQUANS. La CGT a toujours exprimé son opposition au projet car il s’agit d’une décision très grave pour l’avenir du Groupe et son personnel. Mais la vente n’est pas encore réalisée, la bataille contre le démantèlement d’Engie continue. |
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► Les régimes des forfaits jours déclarés contraires aux droits fondamentaux des travailleurs
Le Comité Européen des Droits Sociaux (CEDS) déclare une deuxième fois la loi El Khomri de 2016 contraire aux droits fondamentaux des travailleurs (à noter qu’en 2018, la CEDS a considéré que la triennalisation du temps de travail, nouveauté créée par la loi de 2016, était contraire à la Charte sociale européenne.) Cette fois-ci, ce sont les régimes des astreintes et des forfaits jours qui sont mis en cause. Suite à une réclamation de la CGT et de la CFE-CGC, le CEDS a considéré qu’ils étaient contraires à la Charte sociale européenne. Alors que ces régimes avaient déjà fait l’objet de condamnations du CEDS en 2002, 2004 et 2010, le gouvernement a fait le choix de fouler aux pieds le droit européen avec la loi El Khomri qui aggrave encore la situation des salariés concernés. Le CEDS considère également le régime des forfaits en jours contraire au droit à une durée raisonnable de travail et à une rémunération équitable. En effet, le CEDS relève que ces forfaits permettent de travailler jusqu’à 78 heures par semaine, et au surplus sans jamais ouvrir droit au paiement d’heures supplémentaires. Dans la pratique, ce sont désormais près de la moitié des cadres qui sont aux forfaits jours et travaillent en moyenne 46h30 par semaine, bien loin des durées maximums de travail autorisées et sans garantie de respect de leur droit au repos journalier et hebdomadaire. Ce dispositif viole également le droit à une rémunération équitable étant donné que les heures supplémentaires ne sont jamais payées. Forfaits jours, astreintes, aménagement du temps de travail, congés payés en cas de maladie, et bientôt plafonnement des indemnités pour licenciement illégal, les dénonciations du Droit français par des instances internationales se succèdent. À l’heure de la Présidence Française de l’Union Européenne, il serait de bon ton que la France se mette enfin en conformité avec le droit international et européen ! |
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► Sur-connexion en télétravail, nouvelle cause de l’absentéisme
Malakoff Humanis vient de publier une étude qui nous éclaire sur le lien entre télétravail, surconnexion, et absentéisme des cadres. A dose raisonnable, le télétravail est bénéfique : moins de temps de transport, possibilité de se concentrer sans être dérangé … Cependant, d’abord vécu comme une récompense ou un avantage, depuis la crise sanitaire, le télétravail intensif est devenu la norme. Et il s’est beaucoup exercé en conditions dégradées. Dans le climat anxiogène actuel, le salarié veut prouver qu’il travaille bien et beaucoup (augmentation du temps de connexion de 48 minutes, et de 30% du temps de travail par rapport à la période avant COVID). A l’instar du présentisme au travail, on voit apparaitre le “présentéisme numérique”, ou la sur-connexion qui se traduit par des temps de présence numérique, des tunnels de réunion, des réponses aux sollicitations SMS, mails le soir, ou pendant les congés …, touchant essentiellement les cadres, et de plus en plus toute la population active. Ce sur-présentéisme a des conséquences à plus ou moins long terme, et notamment l’augmentation des risques psycho-sociaux, quand le salarié n’arrive plus à faire face aux sollicitations incessantes. Dans le cas extrême, c’est le burnout, avec des temps d’absentéisme de longue durée avec incapacité de travail. Rester assis derrière son ordinateur du matin au soir, avec des pauses souvent réduites va engendrer à terme les maladies de sédentarité (Troubles Musculo-Squelettiques, diabète …), à retardement, et la note pourra être salée. La difficulté sera de pouvoir faire reconnaitre ces maladies comme maladies professionnelles, du fait du lien supposé avec le comportement de l’individu, et de pouvoir prouver que les TMS sont dus à l’utilisation de mobiliers et matériels non adaptés (tables, chaises, écran) au domicile. Alors comment lutter contre cette tendance ? Tout d’abord, ne pas reposer simplement sur la responsabilisation des salariés, en leur demandant de ne plus répondre aux sollicitations (messages d’absence …). Les lois sont aujourd’hui insuffisantes en la matière, et les entreprises trop frileuses pour instaurer de véritables barrières (comme la déconnexion des serveurs le soir et les weekends). La solution doit également être collective et les manageurs ont leur rôle à jouer. Ils se doivent de montrer l’exemple en s’appliquant à eux-mêmes des règles et en faisant en sorte de ne pas exiger de réponses immédiates aux mails et/ou SMS. Ils doivent également être à l’écoute des salariés pour pouvoir réguler au mieux la charge de travail de leur équipe. |
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► APEC : les tendances 2021 de l’emploi des cadres
Le baromètre du dernier trimestre 2021 de l’APEC nous donne les indications suivantes :
Exemple sur la région Auvergne Rhône Alpes : le comité paritaire régional AURA s’est réuni pour évoquer la situation de l’emploi des cadres sur l’année 2021, qui fait apparaitre des constats structurels dans la relation des cadres avec l’emploi. Ainsi, pour obtenir des augmentations de rémunération, les cadres du privé sont souvent amenés à changer d’entreprise. Au moment de choisir une nouvelle entreprise, le nombre de jours de RTT est un paramètre qu’ils prennent largement en compte. Les cadres du secteur privé font part également de leur volonté de participer aux orientations stratégiques de leur entreprise, notamment grâce à la mise en œuvre d’un réel droit d’expression. La question est de savoir comment les employeurs vont réussir à fidéliser ou attirer les cadres. La relative pénurie de main d’œuvre chez les cadres et un contexte inflationniste inédit depuis des années (autour de 3% en 2021) pourrait créer un « rapport de force » vis-à-vis des employeurs, rapport de force illustré par le propos de Geoffroy Roux de Bezieux (président du patronat français – MEDEF) qui déclare : « beaucoup d’entreprises augmenteront les salaires car il y a beaucoup d’inflation et qu’on a du mal à recruter » ! Ce qui est certain, c’est que les équilibres de vie, le sens du travail et la rémunération sont les préoccupations majeures des cadres, et qu’elles ont bien été identifiées comme telles dans les derniers baromètres réalisés avec l’institut Viavoice par la CGT au niveau interprofessionnel et dans le secteur de l’énergie. |