Formation et promotion professionnelle : inégalités de genre

    Dans ces domaines aussi il y a de

fortes disparités, y compris, déjà,

pour accéder à la formation

Les femmes et les hommes ne bénéficient pas des mêmes opportunités de développement professionnel. Cela limite les possibilités pour les femmes d’accéder à des postes de haut niveau, ce qui renforce les écarts de rémunération. De plus, les stéréotypes de genre les dissuadent d’explorer des carrières ou des formations non traditionnelles, ce qui limite leur potentiel d’évolution professionnelle. Cela s’explique par plusieurs facteurs, dont les contraintes familiales et la répartition inégale du temps partiel qui affecte davantage les femmes. 34 % d’entre elles évoquent les responsabilités familiales comme un frein d’accès à la formation. Elles consacrent 183 minutes par jour au travail domestique et 95 minutes aux enfants, soit un total de 4 h 38 par jour. Pour les hommes, le chiffre tombe à 2 h 26 en moyenne, soit environ 2 fois moins.

34 % des femmes évoquent les responsabilités familiales comme un frein d’accès à la formation ~: 4 h 38 par jour consacrées aux enfants et a travail domestique… 2 fois moins pour les hommes !

   

En moyenne, 52 % des femmes ont accès à une formation dans les grandes entreprises, contre 59 % des hommes. Mais ces chiffres varient selon les statuts et la situation de chaque actif. Ainsi les salariées du secteur privé ont un accès à la formation plus restreint (39 %) que leurs homologues masculins (42 %), et chez les cadres l’inégalité professionnelle est encore plus perceptible :
57 % des femmes ont déjà suivi une formation, contre 62 % des hommes.

Ce problème d’accès à la formation est bien visible chez EDF. En effet, en 2022, les femmes qui représentent 29 % de l’effectif statutaire, ne représentent que 26 % des salariés ayant bénéficié d’une formation, et 86 % des hommes ont bénéficié d’une formation contre 77 % de l’effectif  féminin. Enfin, si une formation accroît les compétences et débouche parfois sur une promotion, les inégalités salariales ne sont pas réduites pour autant ensuite. Seulement 6,7 % des femmes obtiennent une augmentation de salaire après s’être formées. Ce chiffre s’élève à 8,5 % pour les salariés
masculins. Et l’écart est encore plus important pour les employées (8 points de différence) et les ouvrières (9 points de différence).

Après s’être formées, 6,7 % des femmes obtiennent une augmentation de salaire, c’est 8,5 % pour les hommes

Face à de tels chiffres, de plus en plus de femmes optent pour prendre elles-mêmes leur évolution professionnelle en mains. Comme les entreprises ne leur laissent pas beaucoup de place, de plus en plus de femmes, progressivement, créent leur propre espace et elles sont nombreuses à se lancer dans l’entreprenariat. En 2015 il y avait 450 réseaux professionnels féminins en France contre
200 en 2007.

Il faudra encore beaucoup progresser pour atteindre, un jour, l’égalité !

En 2023, la France se situait au 21ème rang sur les 27 pays de l’Union européenne concernant l’écart de rémunération entre femmes et hommes (Eurostat 2023). Et c’est le même rang de mauvais élève pour le taux d’emploi des femmes ! La France fait partie des dix pays ayant les plus forts taux de femmes dans l’emploi à temps partiel (Eurostat, juillet 2021). Les Françaises gagnent toujours un quart de moins que les hommes et leur pension de retraite est inférieure de 40 % (Drees). Elles restent concentrées dans les secteurs les moins valorisés (santé, aide à la personne, propreté, commerce), des secteurs qui sont pourtant essentiels (en première ligne…) pour le fonctionnement et le bien-être de notre société.

Les Françaises gagnent 1/4 de moins que les hommes au travail et 40 % de moins à la retraite

         

Il est donc clair que, malgré les progrès réalisés ces dernières années, le chemin vers une réelle égalité reste semé d’obstacles et de défis persistants. Les initiatives gouvernementales, les mesures législatives et les efforts des entreprises ont certes contribué à réduire les écarts de rémunération et à sensibiliser la société sur cette problématique, mais les inégalités structurelles et les stéréotypes de genre continuent de freiner l’avancée vers une parité réelle et complète. L’engagement à tous les niveaux de tous et toutes est indispensable pour poursuivre ces progrès. Cela nécessite une application plus rigoureuse des lois existantes, de l’innovation continue dans les politiques de rémunération et de promotion, ainsi qu’un soutien accru aux initiatives visant à briser les plafonds de verre qui limitent l’accès des femmes aux postes de direction, et y compris dans l’industrie qui est plus rémunératrice que la santé.

Par ailleurs, l’importance de l’éducation et de la formation, dès le plus jeune âge, ne doit pas être sous-estimée. En encourageant une représentation équilibrée des genres dans tous les domaines d’études et de travail, il est possible, progressivement, d’éliminer les préjugés qui alimentent les inégalités salariales. Mettre en place des pratiques favorisant plus de souplesses dans le travail et plus de soutiens à la parentalité, pour les deux sexes, serait crucial pour permettre une véritable égalité des chances sur le lieu de travail. Et il ne s’agit pas seulement d’une question de justice sociale ou d’équité, mais aussi d’un enjeu économique majeur.

L’égalité entre les femmes et les hommes, pour bâtir une société plus juste

L’égalité entre les femmes et les hommes n’est pas seulement un objectif lointain à atteindre, c’est une nécessité immédiate pour bâtir une société plus juste. En continuant à travailler sur l’éga pro, à remettre en question les normes établies, à innover dans nos approches, il est possible d’atteindre cet objectif d’égalité, non seulement pour les femmes en France, mais pour toutes et tous à travers le monde.

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