Aucune vue d’ensemble pour un accord global : la négociation doit changer de braquet !
Après des années de gel et de reports, la négociation de branche sur la grille salariale des IEG est revenue au centre du jeu avec la mobilisation des agents, depuis début septembre, et qui a obligé les employeurs ta rouvrir ce dossier. Ce qui s’y joue, c’est la reconnaissance de notre travail, la lisibilité de nos parcours et l’attractivité du service public de l’énergie.
La séance de la CPPNI du 18 novembre n’apporte aucune clarification et confirme la stratégie patronale : avancer par petites touches sans donner la vue d’ensemble, et ceci tout en exigeant un accord global. Résultat : des discussions au compte-gouttes alors que les salariés attendent une refonte cohérente de la grille et une revalorisation réelle.
Des annonces limitées et déséquilibrées
Les employeurs actent que le minimum de grille reste à 2% au- dessus du SMIC. Mais si cela évite un décrochage immédiat, rien n’est réglé si ce n’est pas appliqué au reste de la grille. Car l’entrée serait protégée, mais les niveaux supérieurs seraient écrasés, amplifiant le tassement et brouillant les repères de carrière.
Les employeurs disent disposer d’un mandat de revalorisation générale mais sans en dévoiler le contenu. Comment négocier sérieusement sans objectif chiffré ni trajectoire ? La CGT ne signera pas un chèque en blanc.
Sur les planchers par collèges, un plancher pour l’exécution autour du NR55 et du NR80 pour la maîtrise est évoqué, mais rien pour le plancher cadre. Autrement dit, la direction admet qu’il faut des garde-fous en bas et au milieu de grille, mais laisse les cadres sans protection collective. Inacceptable quand l’expertise et la responsabilité structurent nos métiers. D’autant que l’individualisation revient par la fenêtre avec un minimum d’augmentation individuelle entre 1,7 et 2,3%, qui serait adossé à des pas d’avancement de 0,1 %. Ce serait accepter une grille avec de micro-paliers invisibles, dépendants du seul bon vouloir managérial, qui détruirait la transparence et la progression professionnelle… ce ne serait donc plus une grille !
Enfin, les majorations résidentielles sont renvoyées à la CPPNI du 2 décembre. Encore un report, alors que la vie chère et les inégalités territoriales pèsent déjà sur les travailleurs.
Face à ce cadrage minimaliste, la CGT porte des propositions concrètes et continue la bataille
Il faut conserver une grille lisible, avec des écarts de NR cohérents et de vrais pas de carrière, avec une redistribution plus juste des richesses produites, sans tassement de la grille, sans basculer dans l’arbitraire individuel… mais les employeurs ont choisi de botter en touche. Et face à la revendication de gagner la revalorisation salariale défendue par la CGT, ils opposent leur stratégie dilatoire, avec une partie des autres organisations syndicales qui n’apporte pas le soutien nécessaire pour construire le rapport de forces indispensable à une victoire collective. Cette situation fragilise la capacité à imposer des avancées significatives face à une direction qui joue la division et l’usure.
La séance du 18 novembre n’a pas clôt la négociation, elle en a confirmé l’urgence. La CPPNI du 2 décembre devrait être un moment de vérité pour obtenir enfin des propositions complètes, chiffrées et couvrant tous les collèges, ICTAME compris. Au moment où vous lirez ces lignes, une chose est certaine : rien n’est acquis et il faudra que les salariés restent mobilisés pour faire grandir le rapport de force et imposer une négociation à la hauteur de notre travail.