Edito
Des petits bouquets d’Ufict éparses, un peu perdus et accueillis par le voisin de Manosque Jean GIONO « celui qui voudra entrer dans ces territoires heureux, trouvera portes ouvertes ».
Une invitation à ouvrir les nôtres à un monde du travail plus jeune, plus diplômé, plus féminisé et cette certitude que le temps presse…
Gréoux-les-Bains, 3 jours d’arrêt sur image… Gréoux, cité antique aux mots celtes mêlés : douleur et eaux. Des sources chaudes pour guérir et respirer mieux. L’endroit rêvé pour s’interroger sur le sens donné à notre activité. Notre syndicalisme ne serait-il que réparateur ou ambitionnons-nous d’autres visées ?
Evidemment des corps et des âmes à réparer, parfois meurtries par les aliénations nouvelles du travail, l’absence d’autonomie réelle, un management infantilisant. Mais tant d’attentes de reconnaissance, de sens retrouvé de son engagement, de citoyenneté à l’entreprise.
Retrouver nos ambitions sociales… celle d’un « en même temps »… un service public de l’énergie servi par un statut social de tous ses salariés. Une construction qui convoque retour aux sources et bain de jouvence.
Un bilan adopté à 88%
8% de votants qui approuvent le bilan : un très bon score pour toute l’équipe de l’Ufict et son binôme de secrétaires généraux, même si les difficultés n’ont pas manqué : des salariés toujours plus diplômés, des moyens pas toujours adaptés à nos populations, des ICT réticents aux formes classiques de mobilisation mais ouverts aux votations, petits déj… qui sont partants pour des formes d’actions qui leur vont !
Mais une CGT encore en manque d’image auprès de ces populations, même si la communication Ufict s’améliore avec la nouvelle charte graphique, les publications…
Un bilan adopté à 88% : Benvengudo au congrès de l’Ufict !
Les débats ont salué le travail réalisé mais ont aussi soulevé les améliorations à apporter. La question de la structuration de l’activité spécifique a animé les échanges : Syndicats ? Sections ? En tout cas la bonne orga est celle qui fonctionne, qui est efficace, en proximité… Car les mutations du travail sont déjà là, avec une vie de plus en plus organisée autour du travail.
Institut d’histoire sociale
« Il ne faut pas pleurer parce que cela n’est plus, il faut sourire parce que cela a été et espérer en ce qui sera ». Par ces mots de Marguerite Yourcenar, François Duteil, président de l’Institut d’Histoire Sociale de la CGT, conclut sa présentation, après avoir insisté sur le besoin d’allers retours entre histoire, présent et avenir.
Pourquoi donc revisiter notre histoire ?
Pour François Duteil, ce qui a été décidé en 1937, à savoir dans le même congrès : le statut national, un processus de nationalisation et une organisation CGT spécifique aux cadres (le GNC), est à la fois un héritage et un projet.
Nouvelles technologies, révolution managériale, cyber management n’ont rien changé au rapport de classe. Alors que notre démarche démocratique cherche à favoriser les conditions d’intervention convergente de chaque individu, la figure du chef est réincorporée dans nos entreprises, l’autocratie se substitue à la démocratie sociale. Face à cette réalité, François nous invite à renforcer notre conception de la spécificité afin que les cadres se libérent de l’influence patronale.
Interview
David, 35 ans (INSA Lyon) est ingénieur Sûreté Arrêts de Tranche à Cruas
Comment es-tu arrivé au syndicalisme ? Tardivement, en 2016, par des contacts personnels et des activités associatives en lien avec la CCAS, mais aussi par le refus d’un syndicalisme catégoriel.
Qu’attends-tu de ce congrès ? C’est la découverte de l’Ufict dans la CGT : comprendre cette articulation et avoir des outils pour casser l’a priori antisyndical chez les cadres.
Quels principaux enjeux vois-tu aujourd’hui ? Adapter le syndicalisme au monde actuel. Par exemple, dire stop aux carrières syndicales pour rester en prise avec les réalités du travail, ou encore tester de nouvelles formes d’action autres que grève et manif : happening, entrer dans une guerre de communication… Mais aussi veiller à maintenir la sûreté dans le nucléaire, en dégradation.
Quel message adresserais-tu au congrès ? En 1er la CGT doit montrer son ouverture aux cadres dans une conception non catégorielle. En 2nd privilégier l’accueil et la formation des nouveaux arrivants.
Pour un syndicalisme de nouvelle génération
Ça peut faire saigner les oreilles de beaucoup d’entre nous, mais le fait est là : le corps militant que nous sommes est… vieillissant. Alors l’engagement des jeunes, les bons vecteurs de communication et la place que nous devons leur laisser sont des sujets primordiaux.
Laisser aux jeunes la place qui leur convient
Pour donner envie aux jeunes de s’impliquer, il faut leur laisser la place qui leur convient et leur faire confiance. La CGT n’attend pas des as du syndicalisme, mais que chacun apporte sa contribution propre.
Pour capter l’attention, il apparaît impératif de changer l’image de la CGT, de parler de sujets qui les intéressent et de les écouter parler de leur travail. Tous les supports à notre disposition sont à utiliser, mais pas n’importe comment. On ne twitte pas comme on rédige un mail ! On ne facebook pas comme on tracte ! Et surtout : le contact de « bugne à bugne » ne doit pas être laissé de côté.
Nous ne sommes pas une agence de com, pas une compagnie d’assurance, nous sommes la CGT et nous avons des choses à dire, des valeurs à partager, alors osons !
Interview
Noémie, 29 ans, entrée en apprentissage en BAC Pro au commerce à Nice
Elle est élue CHSCT Côte d’Azur et animatrice en commission jeunes agents.
Comment es-tu arrivée au syndicalisme ? Par le contact avec les délégués de proximité, après une journée d’accueil qui m’a fait prendre conscience de nos droits.
Qu’attends-tu de ce congrès ? Apprendre, comprendre le fonctionnement de l’Ufict et la complémentarité OE/Ufict dans l’intervention en direction des jeunes.
Quels principaux enjeux vois-tu aujourd’hui ? Les jeunes, en particulier sur le logement. Il existe des acquis sur Paris mais pas dans les autres grandes agglomérations.
Quel message souhaiterais-tu envoyer au congrès ? Ensemble, nous pouvons faire de belles choses. Travaillons ensemble.
Quelles évolutions verrais-tu à la CGT ? Faire confiance aux jeunes. Changer l’image de la CGT, par exemple en reconsidérant la grève et la manifestation comme formes d’actions et réfléchir à d’autres formes d’actions. Sonder les salariés sur cet enjeu.
Interview
Eric, 34 ans, titulaire d’un DUT Hygiène Sécurité Environnement
Il travaille dans la prévention des risques dans le démantèlement nucléaire à EDF.
Comment es-tu arrivé au syndicalisme ? Tardivement, par le CHSCT, dans le prolongement de mon activité professionnelle. Ensuite, je suis devenu DP suppléant et membre du CE.
Qu’attends-tu de ce congrès ? Des échanges de points de vue, du contradictoire, des propositions qui aident à renouveler nos pratiques. Je suis déçu de la moyenne d’âge car le renouvellement passe par le renouvellement générationnel.
Quels principaux enjeux vois-tu aujourd’hui ? Dans une unité avec 70% de cadres, l’enjeu est de garder et développer une capacité de représentativité des cadres, tout en conservant une culture historique syndicale de service public. Il y a un énorme enjeu de déploiement dans les grandes métropoles comme Lyon, où est notre siège.
Quelles évolutions verrais-tu à l’UFICT ? Clarifier les rôles entre les syndicats Ufict et Ouvriers/Employés. L’Ufict est un espace particulier d’échanges et de production d’outils pour le déploiement envers nos populations.