Le déploiement, source de syndicalisation

Avec la transition énergétique, de nouveaux acteurs émergent qui sont autant de potentiels adhérents…

Depuis 20 ans et la libéralisation du secteur de l’énergie, les entreprises historiques ont été morcelées, disséminées sur des territoires de plus en plus étendus. Les fournisseurs alternatifs se sont multi­ pliés, de nouveaux acteurs de l’énergie sont apparus. Il faut donc savoir remettre en question nos pratiques syndicales et surtout sortir de nos bastions habituels. Car dans ce nouveau paysage, des salariés sont du ressort de notre champ fédéral, et ils ont eux aussi, besoin d’être organisés, de connaître leurs droits, souvent méconnus, propres au secteur de l’énergie.

La CGT et son Ufict ont toute leur place à prendre parmi ces nouveaux venus

La CGT et son Ufict ont donc toute leur place à prendre parmi ces nouveaux venus pour les informer et les défendre. Cela nous permet d’avoir une meilleure connaissance, une vision plus globale de ce qui se passe dans  le secteur de l’énergie, au-delà de nos entreprises historiques. Nous sommes ainsi mieux armés pour agir, faire valoir nos revendications, alimenter notre Programme Progressiste de l’Energie, et élargir ainsi l’audience de toute la CGT.

Etre au plus près des salariés et au-delà de nos entreprises historiques

Le cas de la Société d’Economie Mixte (SEM) ENERG’IV en Bretagne

Ces nouveaux acteurs ont été découverts lors d’une démarche de déploiement. Créée en 2018 par le Syndicat Départemental d’Energie 35, en partenariat avec Rennes Métropole, cette SEM ENERG’IV se composait alors de9 salariés cadres. Sa vocation est le développement des projets d’énergies renouvelables, tant techniquement que financièrement, pour faciliter en amont la démarche de concertation, permettre aux communes et aux citoyens d’être acteurs de la transition énergétique et accélérer la mobilité décarbonée (électrique, biogaz naturel, hydrogène via des centrales solaires, des parcs éoliens ou des projets de méthanisation).

Elargir l’audience de toute la CGT

La création d’ENERGTV s’appuie sur une série de textes législatifs qui ont progressivement renforcé les compétences des collectivités territoriales dans le domaine de l’énergie. La loi MAPTAM de 2014 (modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles) a d’abord consolidé le rôle des Syndicats Départementaux d’Énergie (SDE) en tant qu’Autorités Organisatrices de la Distribution d’Énergie (AODE). Puis, la loi NOTRe de 2015 (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) a clarifié la répartition des compétences entre les collectivités. Les départements se sont alors engagés pleinement dans la transition énergétique.

Dès sa création, ENERG’IV a été au statut des IEG

C’est par une démarche volontaire que le Conseil d’Administration, présidé par un élu local, a décidé de rattacher la société ENERG’IV, dès sa création, au statut des Industries Électriques et Gazières. Mais ce rattachement à ce statut protecteur ne se traduisait en rien de concret pour les salariés. C’est lors d’un déploiement sur cette société du syndicat Ufict local que cet état de fait est apparu. Les salariés n’avaient aucune information sur leur statut : ils n’avaient donc aucune idée de leurs droits en matière de suivi de leur carrière via la Commission Supérieure Nationale du Personnel, de tarif agent, d’activités sociales par exemple… Depuis ce déploiement, les visites sur ce site IEG ont été régulières, le revendicatif CGT a été porté, les informations diffusées et le tarif agent mis en place : l’Ufict-CGT a donc joué un rôle essentiel en réussissant à s’implanter dans cette société.

Une culture syndicale encore en gestation

Aujourd’hui, l’entreprise compte 12 salariés et devrait encore s’étoffer pour atteindre dans 2 ans une vingtaine de salariés. Un CSE devant être mis en place à compter de 11 salariés, la CGT y a joué son rôle : les deux mandats de CSE ont été gréés par deux syndiqués Ufict, après qu’une réunion d’information ait été sollicitée par les salariés eux-mêmes.

Lors de cette réunion à laquelle toutes et tous les salariés étaient présents, les questions révélaient qu’ils n’avaient – et n’ont pas encore – de culture syndicale. A quoi ça sert un CSE ? Pourquoi se syndiquer ? Et… pourquoi à la CGT ? Comment devenir candidat sur une liste CGT en CSE ? Quelles valeurs défend la CGT ?… Et au-delà de toutes ces questions aussi pragmatiques que pertinentes, la réponse concernant la position de la CGT vis-à-vis des énergies renouvelables était aussi fortement attendue ! Le mix énergétique prôné dans le Programme Progressiste de l’Energie de la FNME-CGT a convaincu ces potentiels adhérents.

Le mix énergétique prôné dans le PPE a convaincu ces potentiels adhérents

100 % pour la CGT aux élections : difficile de faire mieux !

Les élections CSE se sont déroulées le 27 avril dernier et les deux candidats CGT ont réalisé le score historique de 100 %. Loïc et Antoine sont désormais la voix de la CGT et se préparent à siéger à leur première séance de CSE à ENERG’IV. L’un est chargé de projets photovoltaïques, et l’autre est chargé du dialogue territorial et de la concertation citoyenne pour favoriser l’implantation des projets. Tous deux restent en lien avec leur interlocuteur Ufict-CGT qui s’est engagé à les soutenir et les informer tant que de besoin, car la CGT c’est aussi un réseau d’informations efficace !

Ce n’est qu’un début, le déploiement continue

En région Bretagne, et au-delà d’ENERG’IV, chaque département compte au moins une Société d’Economie Mixte (SEM) productrice d’énergie. Et pourtant, seulement 2 de ces SEM bénéficient du statut des IEG. C’est donc un défi à relever avec la poursuite du plan de déploiement envers ces salariés, afin d’élargir l’audience de la CGT et planter les graines des valeurs portées par la CGT. La moisson sera ainsi bonne demain, n’en doutons pas !

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