Charges sociales, coût du travail… versus cotisations sociales et coût du capital !

 Payer des « charges patronales » plutôt que des cotisations sociales, embaucher un

« collaborateur » et pas un salarié, « réformer » pour mettre en place une politique néolibérale destructrice… Tous ces mots sont loin d’être neutres et comme nous l’avons déjà dit, c’est le langage choisi par ceux qui voudraient nous imposer leurs solutions…

Charges sociales ou cotisations sociales ?

Le terme de « charges » est un terme comptable désignant les dépenses, et il est utilisé « à charge » dans le langage économique et patronal, pour focaliser le débat uniquement sous l’angle du coût. Or la sécurité sociale, l’assurance chômage, la retraite… constituent notre salaire socialisé différé. Autrement dit, la base de notre système de prestations sociales et la reconnaissance monétaire de la valeur économique de notre travail dans notre société : le « ticket d’accès » auquel tout salarié contribue.

Diminuer les « charges sociales » reviendrait donc à baisser, de façon camouflée, notre salaire différé. Et employer le mot “charge” induit qu’il s’agirait là, d’un effort supplémentaire que les employeurs pourraient (voudraient) éviter… Mais si ces cotisations étaient réduites, ce serait évidemment au détriment de la solidité et de la pérennité de notre système de protection sociale, de santé, de prévoyance !

Les cotisations sociales constituent notre salaire socialisé différé

Parler de « charges sociales », plutôt que de cotisations sociales, et vouloir les réduire, c’est contribuer à détruire nos hôpitaux, notre assurance maladie, notre assurance chômage et nos retraites… pour nous enlever du salaire et autant de services qui ne seraient plus accessibles, sauf à les payer très chers de notre poche, comme aux USA par exemple.

Choc de compétitivité, coût du travail… et le coût du capital alors ?

Ces deux expressions, couramment utilisées, visent aussi à réduire drastiquement les cotisations sociales des entreprises, au détriment des structures sociales en place. Nos salaires et cotisations sociales, sont très souvent attaqués dans les sphères économiques pour « baisser le coût du travail », mais en oubliant le coût du capital, qui est passé sous silence, tout comme le diktat des actionnaires sur les taux de rentabilité, les dividendes…

La question centrale est celle du partage des richesses !

Comment doivent se répartir les richesses créées par les salariés dans les entreprises, entre salaires, investissements et rémunération des actionnaires ? Et même si nos salaires augmentent, ils augmentent souvent moins vite que l’inflation, alors que des sommes phénoménales, et en augmentation tous les ans, sont versées aux actionnaires, quelles que soient les crises qui se succèdent. C’est une tendance de fond pour satisfaire, toujours plus, la voracité des actionnaires.

Entre 2011 et 2021, les 100 plus grandes entreprises françaises cotées en bourse ont ainsi versé, en moyenne, 71 % de leurs bénéfices sous forme de dividendes et de rachats d’actions, au détriment de nos salaires et des investissements. Pour éradiquer ce fléau, il est donc urgent de nous réapproprier le bon vocabulaire, car c’est un vecteur de la pensée : appelons donc un chat… un chat !

La suite au prochain numéro…

Nous réapproprier le bon vocabulaire car c’est un vecteur de la pensée !

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