Le rapport de force ne se décrète pas, il s’organise.
Trois mois après le congrès fédéral, Fabrice Coudour, le nouveau secrétaire général de la FNME-CGT revient, pour Options, sur les grandes lignes de son rapport de clô ture. Il y réaffirme la nécessité de renforcer le rapport de force, de faire vivre une CGT démocratique et de remettre les syndiqués au cœur de l’action, à partir des réalités de terrain.
Un cap clair, dans un moment où l’organisation doit plus que jamais se renforcer et s’ancrer dans le réel…
Options : Dans ton rapport tu insistes sur la nécessité de reconstruire un rapport de force. Par où commencer pour retisser du lien avec les syndiqués, renforcer l’implantation et redonner confiance dans l’action collective ?
Le rapport de force c’est avant tout la masse. Cela passe par l’adhésion dans les idées mais aussi, tout simplement, par la syndicalisation. C’est en ce sens que j’ai porté la nécessité d’un grand plan de renforcement de la FNME- CGT. Novateur, offensif, il devra surtout rendre l’ensemble des syndiqués acteurs.
Pour commencer, nous devrons passer des paroles aux actes et être au plus proche de nos adhérents, déployés sur le terrain, auprès des salariés et des retraités, sur les trois champs de la Fédération.
Il nous faut continuer de les organiser, prendre en compte leurs idées et leurs revendications pour les transformer en mouvement collectif et de lutte ancrée. Nous travaillerons à mieux expliquer nos démarches et à mieux les porter sur le terrain pour que toutes et tous soient impliqués.
Les revendications ne sont pas les mêmes selon les catégories, nous allons nous y adapter. Ce qui est sûr, c’est que le rapport de force dans les discussions et dans les négociations passe par la mobilisation, la grève, et c’est vrai pour tous les travailleurs rassemblés.
Nous avons tous conscience que la confiance passe par de belles victoires. Je crois que nous avons tout pour réussir
et, malgré les attaques qui se multiplient de toutes parts, je suis persuadé que nous parviendrons à convaincre.
Options : Tu as appelé à une CGT démocratique, où les décisions viennent des syndiqués. Concrètement, comment garantir que les grandes orientations de la CGT soient réellement débattues et décidées à tous les niveaux de l’organisation ?
Ces deux questions sont intimement liées. C’est bien la connaissance de nos bases, l’intelligence collective et le contact omniprésent sur le terrain, au plus proche des travailleuses, travailleurs et retraités qui peuvent nous guider. Nos positions ne passent pas que par les convictions profondes des militants, car le collectif détient les vérités et les forces qui permettent de gagner.
La CGT a des règles de vie, la Fédération et l’ensemble des Syndicats travaillent toujours plus à les appliquer, et ils prennent également des décisions propres qu’il nous faut appliquer dans le respect de la démocratie interne et de notre fédéralisme. Ensuite, la consultation des adhérents est primordiale si nous voulons coller au plus près des attentes, et c’est ce que nous tentons de mettre en œuvre le plus souvent possible, et que nous allons amplifier.
Notre outil Consult en est le vecteur. L’avoir déployé est la démonstration de notre volonté de nous inscrire dans cette démarche de syndiqué acteur. Cela étant dit, aucun outil ne remplacera jamais le débat d’idées et les échanges en assemblées générales, ou dans les CE de syndicats par exemple. Consult est un outil au service de notre démarche politique.
Si les Syndicats et les militants jouent un rôle pour recueillir et sentir l’avis de nos bases, les adhérents eux- mêmes ont aussi le devoir de les solliciter pour exprimer leurs positions. Et quand la Fédération doit prendre une décision, elle s’adresse aux Syndicats qui recueillent eux- mêmes l’avis de leurs adhérents. Une décision est adoptée lorsque le vote dépasse la majorité. Les clefs sont donc la rigueur et la discipline collective car il faut parfois savoir réagir vite.
Unis, démocratiques et offensifs, nous ne pourrons que gagner !