Charge de travail et risques psycho-sociaux

La surcharge de travail est l’une des premières causes entraînant des RPS

Qui n’a pas entendu ou vécu : « Je suis débordé, j’ai trop de travail, je n’y arrive plus, je ne sais plus comment m’en sortir… », une situation problématique qui est aujourd’hui, hélas, presque banale.

1 agent de maîtrise ou cadre sur 2 est soumis à des RPS (sondage Viavoice/Ufict 2023)

Selon le sondage Viavoice/Ufict 2023, 50 % des cadres et des agents de maîtrise interrogés sont soumis à des RPS et la moitié cite la surcharge de travail comme responsable.

Comment en est-on arrivé là?

Parce que les profits, assis sur des gains de productivité exigés à la hausse année après année, sont devenus l’objectif principal, au détriment des missions historiques de service public et du service rendu aux usagers. Ce sont les salariés qui en font les frais en étant la variable d’ajustement.

C’est la surcharge de travail qui cause des RPS dans 1 cas sur 2 (sondage Viavoice/Ufict 2023)

La charge de travail n’est pas régulée et le travail s’intensifie!

Sous couvert d’autonomie et de liberté des salariés dans l’organisation de leur travail, rares sont les repères com­muniqués aux salariés pour encadrer leur charge de tra­vail, et parfois même ils n’existent même pas. Quelle place reste-t-il au manager de première ligne dans ce contexte de mutation profonde des organisations du travail ? Le salarié doit travailler toujours plus, être encore plus polyvalent, dans des délais raccourcis et sous contrainte de nombreux objectifs. C’est désormais cela la réalité quotidienne qui entraîne forcément un dépassement du temps de travail du fait des sous-effectifs structurels dont la direction est responsable.

Et les outils connectés aggravent la situation

Pratiques mais incontournables, les outils profession­nels de messageries instantanées et de visioconférences en ligne (Outlook, Teams, Zoom, WhatsApp…) installés sur tous les PC et téléphones, effacent toute référence au temps de travail. En étant connecté jour et nuit, y com­pris les jours de repos, cette hyper-connectivité induit des risques avec des conséquences sur la santé. D’où la néces­sité de porter des revendications ambitieuses en matière de droit à la déconnexion.

Des conséquences néfastes dans et hors du travail

Les RPS peuvent concerner toutes les entreprises quelle que soit leur taille et leur secteur d’activité. Plusieurs types de risques sont à distinguer et ils se trouvent souvent à la jonction de l’individu et de sa situation de travail.

• Le stress provenant du sentiment de ne pas atteindre ou de l’impossibilité d’atteindre les exigences ou les attentes exigées, par manque de moyens en temps ou matériel ;
• Les violences internes commises par des travail­ leurs entre eux : conflits majeurs, harcèlement moral ou sexuel ;
• Les violences externes exercées par des personnes exté­rieures à l’entreprise (clients, prestataires…) à l’encontre des salariés, par des insultes, menaces, agressions ;
• Le syndrome d’épuisement professionnel, plus connu sous le terme burn-out.

Bien percevoir sa charge de travail est complexe et subjectif

Car le ressenti repose essentiellement sur le vécu indi­viduel des salariés qui ne vivent pas ces situations de la même façon. Il est donc nécessaire d’avoir une analyse commune, détaillée et personnalisée en fonction de la situation rencontrée par chacun, car les conséquences peuvent être très graves : burn-out, passage à l’acte…

Détecter les organisations de travail pathogènes sources de RPS (stage Ufict 2024 à venir)

L’Ufict-CGT est consciente de tous ces dangers et vient de lancer un groupe de travail afin d’approfondir les causes et les remèdes à cette charge de travail excessive, et les RPS qu’elle entraîne. Des formations de 2 jours seront organi­sées pour les militants, d’ici la fin de l’année, avec pour objectif de détecter les organisations de travail pathogènes qui sont sources de RPS.

 

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