Sortir des politiques d’austérité

L’Europe est malade des politiques d’austérité. Les propositions de réforme de Pacte de Stabilité et de Croissance en cours de discussion ne feront que renforcer les politiques d’austérité et les coupes budgétaires en direction des services publics et de la protection sociale : selon un calcul de la Confédération européenne des syndicats (CES), les États membres de l’UE seraient ainsi contraints de réduire collectivement leurs budgets de plus de 100 milliards d’euros l’année prochaine, dont 26  milliards pour la France.

Bonjour l’austérité ! Très concrètement, ce nouveau cadre de gouvernance dessine un cadre d’austérité structurelle et de surveillance budgétaire stricte qui compromet l’avenir : l’Europe se dote elle-même d’un mécanisme qui l’empêche de se développer !

  • C’est pour cela que nous nous sommes mobilisé·es pour l’euro-manifestation organisée à Bruxelles en décembre
    dernier par la CES, afin de peser sur le contenu des
    décisions européennes.
  • Le Pacte de Stabilité et de Croissance est fondamentalement inadapté face aux enjeux auxquels l’Europe est confrontée, que ce soit au niveau sanitaire ou de la transition vers une économie bas carbone.
  • Celle-ci nécessitera un effort financier conséquent pour être abordée dans ses dimensions environnementales, sociales et de modification de l’appareil de production.
  • Les inégalités sociales et territoriales ne cessent de progresser en Europe, sous l’effet de la mise en concurrence des travailleur·ses, des territoires, des systèmes productifs et sociaux.

C’est donc toute la gouvernance économique européenne qui doit être revue, pour se doter enfin de mécanismes solidaires :

  •  un budget européen digne de ce nom, pour aller au-delà du simple saupoudrage et engager de réelles politiques de solidarité et de réduction des inégalités ;
  • une « règle d’or » en matière d’investissement public qui favorise les investissements dans les transitions verte et numérique ;
  • un fonds européen pour développer la politique industrielle et mutualiser les efforts d’investissement, afin d’éviter une Europe à plusieurs vitesses et le creusement des inégalités. Ce fonds devrait être alimenté par la BCE ;
  • une interdiction de tout financement public pour les entreprises qui éludent l’impôt ;
  • des conditionnalités fortes et un régime d’imposition des entreprises qui permette aux budgets nationaux de financer l’investissement public et les services publics ;
  • l’adoption d’une directive européenne sur une taxation progressive des personnes les plus riches et des entreprises ;
  • la lutte contre les paradis fiscaux qui sont aujourd’hui présents au cœur de l’Europe (Luxembourg, Irlande, Pays-Bas, Belgique…).

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