(Options n°642 – décembre 2018 )
Dès sa première journée, le 6ème congrès engagera une réflexion sur le renforcement de l’Ufict et sa nécessaire adaptation aux ingénieur·e·s, cadres, technicien·ne·s et agents de maîtrise.
Certes, la CGT et son Ufict n’ont pas à rougir de la place qu’ils occupent encore au sein de nos industries : première organisation aux élections professionnelles et des milliers d’adhérents y compris parmi l’encadrement et la maîtrise. Mais notre fédération, comme l’Ufict, sont totalement lucides sur les évolutions en cours :
• une transformation rapide du salariat, avec une place de plus en plus importante des ICT, dont de très nombreux jeunes diplômés,
• un décalage croissant entre les lieux où sont aujourd’hui concentrés les ICT et là où les forces de la CGT et de l’Ufict sont présentes,
• notre difficulté à renouveler nos forces syndicales dans nos catégories et surtout parmi les plus jeunes,
• la volonté des directions de s’appuyer sur la mise en place du Conseil Social et Economique (CSE) pour réduire les droits et les moyens d’un syndicalisme de terrain.
De ce fait, rien n’est écrit à l’avance concernant l’avenir de notre organisation syndicale et sa capacité à peser sur les choix économiques et sociaux des directions et du gouvernement.
S’appuyer sur notre potentiel de militants
Comment, dans ces conditions, nous appuyer sur notre potentiel de militants (CGT et Ufict) et sur nos adhérents (près de 8 000 syndiqués à l’Ufict) ?
Plusieurs conditions sont à réunir pour relever ces défis :
• inverser le mouvement d’érosion syndicale constaté depuis de longues années,
• inciter nos syndiqués actuels et ceux à venir à être plus actifs, afin que l’activité et les expressions de l’Ufict rayonnent mieux sur tous les ICT,
• nous adapter encore plus aux réalités et aux aspirations des ICTAM d’aujourd’hui,
• nous enrichir de la diversité des métiers et des expériences qui composent notre Union fédérale dans tous les secteurs des mines et de l’énergie.
Les jeunes salariés : notre avenir
Contrairement à bien des idées reçues, les jeunes salariés, y compris les plus diplômés, ne sont pas, par nature, hostiles à toute forme d’engagement collectif. Mais trop souvent, les formes d’actions et de fonctionnement des syndicats sont perçues comme trop institutionnelles, ou nécessitant un investissement militant absolu, à l’opposé de leurs attentes et de leur mode de vie.
Alors comment transformer leur disponibilité en implication et en syndicalisation ? Le congrès y consacrera une partie de ses travaux, d’autant que cette adaptation aux aspirations portées par les nouvelles générations serait un formidable stimulant pour une Ufict CGT en phase avec tous ceux qui restent encore loin de notre syndicalisme, toutes générations confondues.
L’une des clefs proposées par la direction sortante pour assurer cette transformation, c’est de pratiquer un syndicalisme qui s’appuie sur la multitude de ses adhérents. Par le passé, l’existence de droits syndicaux importants, aurait pu se traduire, dans les IEG, par une implication bien plus large des syndiqués. Or, nous n’avons pas échappé à une forme d’institutionnalisation du syndicalisme qui a eu pour effet de consacrer l’essentiel des moyens syndicaux au service d’une « professionnalisation » du militantisme syndical. Et ce n’est pas la réduction de ces moyens, avec la mise en place du CSE, qui apportera la bonne réponse à cette question. Car le but recherché par les directions est plutôt à l’opposé : moins de moyens mais encore plus concentrés… et loin des salariés.
Notre congrès devra donc consacrer une bonne part de ses travaux à modifier nos pratiques, nos habitudes, nos fonctionnements… et entraîner toute l’Union Fédérale vers cette implication nouvelle des syndiqué·e·s.
Des résolutions, soumises aux amendements des syndicats et au vote des congressistes, seront proposées dans ce sens. Elles constitueront la feuille de route de la nouvelle équipe qui sera élue au Congrès et qui aura en charge leur mise en pratique. ■