Bilan social 2024 à la Direction Commerce d’EDF

Un long chemin encore à parcourir avant de retrouver dynamisme et attractivité

En 2007, lors de l’ouverture du marché aux clients particuliers, 13 000 agents environ animaient la Direction Commerce (DCo), dont une grande majorité étaient issus du transfert des agents d’EDF-GDF Services vers le commercialisateur. Ces effectifs sta­tutaires ont ensuite été réduits drastique­ment par le transfert progressif d’activités, à des presta­taires pour l’accueil téléphonique des clients, en recourant aussi massivement à l’intérim pendant plusieurs années.

Des embauches statutaires insuffisantes en 2024

Les  effectifs  sont  en  progression,  avec  respectivement

+ 300 par rapport à 2023 et + 400 par rapport à 2022. Mais sur la décennie passée les effectifs restent toujours en deçà des pertes massives des années précédentes : 7 047 agents en 2024 alors qu’ils étaient 10 860 en 2015. Ces nouvelles embauches sont-elles suffisantes face à l’augmentation d’activité de la DCo, qui voit revenir en nombre des clients au tarif réglementé de vente (TRVE) à la suite des hausses des prix des énergies ?

Des embauches qui restent en deçà des pertes massives des années précédentes

Si tous les collèges sont concernés, l’augmentation de sala­ riés concerne principalement les maîtrises et cadres. La CGT, tout en exigeant l’arrêt de toute externalisation et la ré-internalisation des activités, insiste sur le fait d’em­baucher aussi dans le collège exécution, qui concentre les emplois qui ont été fortement sous-traités.

61 % de femmes à DCo

Ce taux de féminisation, tous collèges confondus, est stable depuis plusieurs années. Mais dans le collège cadres, les hommes en proportion restent plus nombreux 53 % (1423), contre 47 % (1 244) pour les femmes cadres. Alors que dans le collège maîtrise, les femmes représentent 69 % (2 353) de l’effectif et les hommes 31 % (1 046). Quant au collège exécu­tion, il ne compte que 981 emplois et à 79 % femmes.

+ 5 % de femmes cadres depuis 2016 mais le plafond de verre est toujours là !

Même si la part des femmes cadres est en progression de 5 points depuis 2016, le problème du plafond de verre est toujours présent, car si les emplois au sein de la DCo sont majoritairement féminisés, le collège cadre reste à prédomi­ nance masculine !

Le niveau élevé de la population dans la tranche des 46 à 55 ans va poser problème

La réforme 2023 des retraites, aussi injuste qu’injustifiée, qui va encore allonger le temps dans l’emploi impose de donner de la visibilité sur l’évolution des parcours professionnels.

La réforme 2023 des retraites impose de donner de la visibilité aux Séniors

C’est particulièrement vrai chez les jeunes Séniors, d’abord pour leur montrer qu’ils sont considérés, qu’ils ont tou­ jours accès à la formation professionnelle, mais aussi pour valoriser leurs compétences afin qu’ils transmettent toute leur connaissance.

Salariés en situation de handicap : des trous dans la raquette

Le nombre de salariés en situation de handicap progresse de 499 en 2022 à 590 en 2024. 72 % sont des femmes, 28 % des hommes, mais les cadres sont très sous-représentés : seulement 16 % des agents en situation de handicap, alors que les cadres représentent 37 % de l’effectif DCo. Alors que la direction se doit d’avoir un regard et un suivi parti­ culier sur la population des personnels handicapés, la CGT interroge le recrutement, mais aussi s’il serait mal vu pour un cadre, de déclarer son handicap ? Cette population est trop souvent délaissée et mise de côté. Pourtant l’accord handicap encadre le recrutement, l’accueil, le suivi, la ré­ munération, la formation. Mais cet accord est trop souvent méconnu ou peu mis en œuvre dans les structures.

Des départs volontaires en lien avec la rémunération?

Les démissions, même si elles restent stables et plus faibles que dans d’autres entreprises, existent et doivent nous questionner, comme les licenciements qui progressent fortement entre 2023 et 2024, passant de 7 à 13 ! Quelles en sont les raisons ? En conséquence, les Commissions Se­ condaires du Personnel (CSP) disciplinaires sont en forte progression en régions.

Deux tiers des ruptures de stages statutaires sont à l’initia­ tive des agents stagiaires. EDF Commerce est-elle réelle­ ment attractive ? Le sens du travail est-il au rendez-vous ? Les parcours professionnels sont-ils clairs et visibles ? Et si aujourd’hui, beaucoup d’embauches se font avec re­ connaissance de l’expérience professionnelle, les salaires sont-ils à la hauteur des qualifications, de l’expérience et des compétences mises en œuvre ? Rappelons que, depuis le 1er septembre 2023, et malgré le combat acharné qu’a mené la CGT au côté d’autres syndicats, les jeunes embau­chés ne bénéficient plus du système de retraite particulier des IEG et font désormais partie du régime général pour leur retraite.

Les licenciements progressent fortement

Sur l’année 2024, la rémunération mensuelle moyenne, par rapport à 2023 augmente pour les collèges exécution (+ 30 €) et maîtrise (+ 53 €), mais régresse pour le collège cadre (- 39 €) !

Ce constat n’est que le reflet des augmentations obtenues en 2023, suite la mobilisation des agents à l’appel de la CGT, mais que les cadres n’ont pas tous eues. Pourtant, les résultats sont là, les managers félicitent les agents, mais circulez il n’y a rien à voir… Les directions osent même dire que les agents ne sont pas impactés par l’inflation !

Rémunération en augmentation pour exécution et maîtrise, mais en régression chez les cadres !

Comme tous les ans, les femmes bénéficient beaucoup moins  des  rémunérations  complémentaires  par  rap­ port à leurs collègues hommes. L’écart de salaire moyen mensuel, tous collèges confondus, entre les femmes et les hommes reste toujours très élevé à 1 227 € ! L’égalité femmes homme, malgré un accord « Ega-pro », ne reste que théorique et c’est inadmissible : il est urgent que la direction intervienne et prenne enfin des mesures pour que cette injustice disparaisse.

Peu de formations à l’initiative des salariés

Le pourcentage de la masse salariale consacré à la for­mation continue augmente de 2,91 % en 2023 à 3,06 % en 2024. Mais il y a trop peu de formations à la demande des agents et la CGT regrette que les agents bénéficient peu du développement de la qualification par la formation professionnalisante et promotionnelle. Car la formation à la DCo est principalement fondée sur le développement de compétences métier, liées à l’activité de l’agent. Peu d’autres opportunités sont offertes et quand elles existent elles sont largement insuffisantes.

L’absentéisme non maîtrisé (Maladie + Accidents du Tra- vail/Maladies Professionnelles) se stabilise à 5,7% en 2024, un niveau plus élevé que celui d’EDF SA. C’est la conséquence des emplois occupés (conseil client, fonc­ tions supports…). Et ce taux pour les femmes est deux fois supérieur à celui des hommes. Et bien que le taux féminin s’améliore nettement, celui des hommes stagne.

Le volume et la part des absences pour Longue Maladie augmentent fortement, en particulier parmi les hommes, ce qui pose question…

En conclusion, les années passent… et se ressemblent

Mêmes constats, mêmes tendances, les embauches ne créent qu’une faible augmentation des effectifs, la rému­nération stagne, et l’égalité femmes-hommes paraît tou­jours aussi lointaine, tout comme le chemin et le travail qui reste pour améliorer la situation et retrouver dyna­misme et attractivité !

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