Le gouvernement voudrait les attaquer suite à un récent
Un document récemment publié par le COR révèle que, sous couvert d’harmonisation et d’égalité femmes-hommes, différents méca- nismes de solidarité pourraient être déman- telés. Cela toucherait particulièrement les salariés des Industries Électriques et Gazières (IEG), car si ces propositions venaient à être appliquées (dès janvier 2026, comme préconisé dans le rap- port), ce serait un recul social sans précédent qui attaquerait les 3 piliers de notre protection sociale.
Pension de réversion amputée pour le survivant
Le régime spécial des IEG offre aujourd’hui une protection exemplaire au conjoint survivant, avec une pension de réversion de 50 % de la pension du défunt, sans condition d’âge ni de ressources. Seule l’absence de remariage est requise. Ce mécanisme de solidarité, fruit de décennies de conquêtes sociales, serait désormais remplacé par une réversion calculée avec 2/3 de la pension du défunt, dont serait soustrait 1/3 de la pension du survivant.
Par exemple, si le conjoint perçoit 2 200 € et son épouse 1 700 € de pension. Aujourd’hui, au décès du mari, la veuve touche 2 800 € mensuels, mais demain ce serait 2 600 €, soit 200 € de moins chaque mois : 7 % de perte !
Plus les pensions sont équilibrées entre conjoints, et plus la perte s’accentue !
Moins de majorations liées aux enfants
Dans les IEG, la majoration pour enfants est de 10 % pour 3 enfants, plus 5 % par enfant supplémentaire. Un dispositif soumis à l’impôt sur le revenu depuis 2014. Le COR propose trois scénarios régressifs :
- Un forfait fixe de 150 € (dès 2026).
- Une majoration dès le premier enfant (3 % pour un enfant, 6 % pour deux, 13 % pour trois et plus), mais uniquement pour les femmes.
- Un forfait progressif pour les femmes uniquement (de 40, 80, 160 €).
Pour le cas d’un agent ayant une pension de 2 500 € touchant une majoration de 10 % (250 €) et son épouse 1 900 € touchant la même majoration (190 €), les pertes mensuelles atteindraient 140 €, 193 € ou 280 € selon le scénario choisi.
Sous couvert « d’égalité », c’est donc une forte régression qui est proposée.
Sous couvert « d’égalité », c’est une forte régression qui est proposée
Diminution de la Majoration de Durée d’Assurance (MDA) pour les mères
Le régime des IEG est paradoxalement moins favorable pour les MDA : 4 trimestres maximum, contre 8 pour le régime général. Le COR préconise un alignement de tous les régimes sur 2 à 4 trimestres maximum, ce qui réduirait les droits des mères aussi bien du régime général que dans les IEG.
Une logique purement comptable de réduction des droits
Réagir pour ne pas subir
Face à cette nouvelle attaque sur les retraites visant à réduire tous les droits, au niveau le plus bas, dans une logique purement comptable, la CGT revendique au contraire des améliorations, car en imposant l’égalité salariale femmes-hommes ce seraient 6 Md € de recettes supplémentaires pour la Sécurité Sociale. Le maintien intégral du système actuel de pension de réversion (50 % sans condition d’âge ni de ressources) et son extension aux personnes pacsées, la préservation des majorations de pension pour enfants avec une harmonisation par le haut pour tous les régimes, alignement des MDA du régime général (8 trimestres) dans les IEG et de nouveaux droits prenant en compte l’évolution des structures familiales… c’est bien sur ce terrain que doivent porter les modifications et non sur la réduction de nos droits !