En 2026, l’Accès Régulé à l’Électricité    Nucléaire Historique sera (enfin) supprimé

Instauré en 2010 par la loi Nome (Nouvelle Organi­sation du Marché de l’Électricité), l’ARENH visait à « organiser » (en fait libéraliser) le marché et impo­sait à EDF de vendre 25 % de sa production nucléaire à ses concurrents (jusqu’à 100 TWh/an), à un tarif bradé de 42€/MWh. Le but: faire en sorte que la concurrence s’installe en favorisant les concurrents pour qu’ils soient en mesure de vendre des kWh qu’ils ne produisent toujours pas.. Ces « alternatifs » avaient jusqu’à 2025 pour se doter de leurs propres moyens de production.

L’ARENH: une subvention cachée

Depuis 2011, les concurrents se ruent sur l’ARENH d’EDF quand les tarifs du marché sont supérieurs à 42 €, et ils font du lobbying politique pour en avoir (toujours) plus (notamment en 2018 quand les prix de marché attei­gnaient 171 €/MWh). En revanche, dès que les prix sont plus favorables, ils se fournissent sur le marché, laissant alors à EDF des TWh d’ARENH invendus. La Commis­sion Européenne a d’ailleurs considéré l’ARENH comme un dispositif de subvention cachée et perçue par certains intervenants sur le marché.

Au 1er janvier 2026, un nouveau mécanisme va encadrer les prix

Il remplacera l’ARENH avec un prix moyen fixé à 70 €/MWh sur 15 ans. Cette étape est cruciale pour la stra­tégie énergétique du pays et pour EDF qui pourra vendre l’intégralité de sa production nucléaire directement sur les marchés, sans être obligé de la brader à prix cassé.

En 2026, fini les 100 TWh bradés à 42 €/MWh de l’ARENH

EDF devrait donc, désormais, aboutir à des prix lui per­ mettant d’entretenir et de renouveler ses installations. Sa production sera commercialisée à un prix qui, très sou­ vent, sera largement au-dessus de 42€/MWh, avec des marges améliorées. Car le défi pour EDF est de moder­niser et de prolonger son parc nucléaire existant, tout en construisant de nouveaux EPR : les EPR2. Dans cette pers­pective souveraine, l’État sera ainsi en mesure de gérer plus efficacement la politique des tarifs et des prix.

Mais des incertitudes subsistent toujours

Le futur système qui remplacera l’ARENH n’est pas en­core complètement établi. Quels seront les contours exacts du futur système de régulation ? Avec un plafonnement ?

Et si oui à quel niveau ? Mais ni le tarif régulé de vente de l’électricité (TRVE), ni les factures des usagers ne doivent en faire les frais!

Les factures des usagers ne doivent pas augmenter avec la fin de l’ARENH

La fin de l’ARENH offre à EDF l’opportunité de se recentrer sur sa stratégie à long terme, en particulier dans le domaine du nucléaire (Grand Carénage, nouveaux EPR). Grâce à des investissements facilités par des marges améliorées,  EDF  devrait  être  en  mesure  d’accélérer la transition énergétique (nucléaire, renouvelables, électrification…) pour reprendre son rôle d’acteur central du « service public de l’électricité ».

Cependant, certains effets devront être surveillés, tels que l’acceptabilité sociale s’il y a augmentation de prix, et la capacité d’EDF à couvrir ses besoins d’investissement co­lossaux (60 Md € pour 6 EPR2). Mais EDF parviendra-t-elle à rester conforme, dans le cadre du marché européen, tout en assurant un service « public » national ?

L’arrêt de l’ARENH signifie aussi un regain de maîtrise stratégique de l’État sur EDF dans le but de garantir un modèle en phase avec la transition énergétique, tout en sauvegardant la souveraineté énergétique française.

Il reste que les modalités effectives de sortie de l’ARENH et de sa substitution seront cruciales, en particulier pour assurer un équilibre entre la constance des tarifs, la défense des usagers et la pérennité d’EDF.

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