[Options n°646 – avril 2019 – p 12] Interview de Maud Mathieu-Chaigneau, 40 ans, secrétaire générale du syndicat Energie 33 de 2012 à 2018.
En quoi l’Ufict constitue-t-elle un appui à l’activité syndicale ?
Notre section Ufict est transverse à toutes les sections métiers. Elle regroupe les adhérents selon trois critères adaptés au métier : classement, activité de management, autonomie. L’Ufict apporte un appui pour porter les campagnes, favoriser la proximité, notamment par sa communication.
Quels sont les principaux enjeux actuels ?
Se déployer en termes de débat d’idées, d’interpellation, d’engagement, vers toute une population aujourd’hui majoritaire.
Qu’attends-tu du congrès et de l’Ufict dans la période ?
Un haut niveau de débat permettant de travailler ensemble, d’être innovants sur les plans revendicatifs et sur les modalités d’expression. Apporter des éléments de réponse à la question « comment mobiliser les cadres et les hautes maîtrises ? », car l’arrêt de travail n’est pas adapté.
Ton message au congrès ?
Pour affronter les élections CSE à venir, il est indispensable de FAIRE ENSEMBLE.
« Il ne faut pas pleurer parce que cela n’est plus, il faut sourire parce que cela a été et espérer en ce qui sera ». Par ces mots de Marguerite Yourcenar, François Duteil, président de l’Institut d’Histoire Sociale de la CGT, conclut sa présentation, après avoir insisté sur le besoin d’allers retours entre histoire, présent et avenir.
Pourquoi donc revisiter notre histoire ?
Pour François Duteil, ce qui a été décidé en 1937, à savoir dans le même congrès : le statut national du personnel, un processus de nationalisation et une organisation CGT spécifique aux cadres (le GNC), est à la fois un héritage et un projet.
Nouvelles technologies, révolution managériale, cyber management n’ont rien changé au rapport de classe. Alors que notre démarche démocratique cherche à favoriser les conditions d’intervention convergente de chaque individu, la figure du chef est réincorporée dans nos entreprises, l’autocratie se substitue à la démocratie sociale. Face à cette réalité, François nous invite à renforcer notre conception de la spécificité afin que les cadres se libèrent de l’influence patronale.