La tempête inflationniste n’épargne personne

Le pouvoir d’achat des Ingénieurs, Cadres et Techniciens est sérieusement amputé, et cela dure depuis des années

Alors que les négociations salariales pour 2025 s’amorcent, l’Ufict-CGT alerte sur les enjeux cruciaux liés aux revalorisations salariales.

Les employeurs de la branche professionnelle des Industries Électriques et Gazières (IEG), lors de la Commission Paritaire Permanente de Négociation et d’Interprétation (CPPNI) du

10 octobre 2024, ont présenté un bilan tronqué qui mini- mise la situation actuelle. Leurs prévisions d’inflation 2024, basées sur l’Indice des Prix à la Consommation (IPC), sont contestées par l’ensemble des organisations syndicales qui les jugent peu représentatives de l’évolution du coût réel de la vie. La CGT demande une analyse fondée sur des indicateurs plus pertinents, notamment l’Indice des Prix à la Consommation Harmonisé (IPCH).

Des écarts significatifs entre inflation et augmentations salariales

Car le bilan des trois dernières années est alarmant pour les ICT. Les moyennes nationales INSEE indiquent une baisse des salaires réels de 2,4 % en 2022 et 2023.

Les salaires réels ont baissé de 2,4 % en 2022 et 2023 (données INSEE)

Si bien que pour une inflation cumulée de 12,6 %, entre septembre 2021 et juin 2024, les salaires n’ont augmenté en moyenne que de + 9,6 % pour les professions intermédiaires, et de + 8,8 % pour les cadres : c’est une érosion significative de leur pouvoir d’achat !

Niveau et masse : deux notions bien distinctes et qui changent tout

Le niveau représente le salaire à un instant T, tandis que la masse salariale correspond au cumul des salaires sur une période donnée, généralement l’année. Prenons un exemple pour bien comprendre.

Si l’inflation est de 3 % tout au long de l’année 2024 et que les employeurs accordent une augmentation de 3 % au 1er jan- vier 2025, les salaires semblent suivre l’inflation en niveau. Mais en masse, les salariés perdent du pouvoir d’achat, car ils ont subi l’inflation dès le début 2024, alors que l’augmentation n’intervient qu’en 2025. Pour un salaire 2024 de 3 000 €/mois x 12 mois = 36 000 €/an, l’augmentation de 3 % représentera fin 2025 : 3 000 € x 1,03 x 12 mois = 37 080 € soit une augmentation en masse qui n’est que de 3 %.

 

Pour ne pas perdre en masse avec 3 % d’inflation il faut

+ 6,09 % sur les salaires l’année suivante !

Pour compenser réellement cette inflation, c’est de + 6,09 % qu’il aurait fallu augmenter les salaires au 1er janvier 2025, soit 38 182 €. La perte en masse pour les salariés est donc de 1 102 € au titre de 2024. Cette mécanique infernale, sou- vent méconnue, est à l’œuvre insidieusement depuis des années… Le sentiment de perte de pouvoir d’achat est donc bien une réalité !

La reconnaissance en question

Pour l’Ufict-CGT il est inadmissible que les efforts des ICT ne soient pas reconnus, avec des salaires reflétant leur investissement et les responsabilités qu’ils assurent, alors que les entreprises versent d’énormes dividendes. Elle revendique un bouclier anti-inflation. D’abord un rattrapage de 5 % du Salaire National de Base (SNB) pour combler l’écart accumulé sur 2020-2023. Ensuite une revalorisation de ce SNB en 2025 de 2 % basée sur l’IPCH. Enfin des taux d’avancements et de reclassements individuels à la hauteur des engagements des salariés. Ce ne serait que la juste reconnaissance à sa juste valeur de l’engagement des ICT dans un secteur en pleine mutation.

Appel à la mobilisation

La FNME-CGT et son Ufict appellent donc à une mobilisation massive lors de la prochaine séance de négociation du 24 octobre, afin de soutenir ces revendications, et s’engagent à tenir informés les salariés des avancées des négociations et des futures mobilisations.

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