(Options n°641 – Novembre 2018)
Conseil d’administration IRSN : grand succès de la CGT … mais les résultats CSE à Total sont plus mitigés ! Et toujours des menaces sur l’activité amont à CGG.
Conseil d’administration IRSN : grand succès de la CGT
Dans le prolongement du précédent Options sur le congrès du syndicat de l’Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire, les résultats des élections au Conseil d’Administration du 9 novembre sont tombés. Avec un taux de participation de 64,49% (contre 52,93% en 2013), la CGT atteint 45,3% (contre 37,7% aux élections CA de 2013 et 41,15% aux élections CE de 2017).
La CFDT totalise 32,67% (contre 34,36% en 2013 et 26,39% en 2017) et la CGC obtient 23,03% (contre 27,93% en 2013 et 26,41% en 2017). La CGT gagne donc un quatrième siège et c’est son meilleur résultat depuis que le syndicat existe… à encore amplifier pour les prochaines élections CSE !
… mais les résultats CSE à Total sont plus mitigés !
Les unités françaises du groupe Total sont regroupées en Unités Economiques et Sociales pour le dialogue social : raffinage, marketing & services et enfin tout ce qui concerne l’amont (activités de recherche, d’exploration et de production d’hydrocarbures (pétrole et gaz)) est réuni, avec les services communs partagés et la Holding, au sein de l’UES Amont Global Services Holding (AGSH).
Pour la CGT, les UES Raffinage et Marketing relèvent de la Fédération Nationale des Industries Chimiques. L’UES AGSH relève de la FNME et comprend désormais deux CSE (conseil social et économique) : celui de Pau avec Lacq et celui de La Défense avec St-Martin d’Hères (38). Mais le siège de la Défense, bien qu’il soit au périmètre de l’UES AGSH, est un sujet de discussions (tendues) depuis de trop nombreuses années entre les deux fédérations CGT. Cela n’est pas sans impact sur l’activité syndicale… et sur les résultats électoraux dont le premier tour a eu lieu mi-octobre (le second tour, là où ce sera nécessaire, sera fin novembre, mais la représentativité des organisations syndicales se calcule sur les voix obtenues au 1er tour, quorum atteint ou non).
La CGT progresse partout, et à l’AGSH, elle manque de reconquérir la représentativité… à 10 voix près ! En effet, si à Pau elle atteint respectivement dans les trois collèges : 85%, 34% et 11%, soit au global 19,5%, à La Défense la CGT se maintient et n’obtient que respectivement 41%, 8% et… 1,7% chez les cadres, soit pour Paris moins de 4%, et pour la globalité de l’UES AGSH 9,65%… en-dessous des 10% requis. Cela signifie des droits et des moyens syndicaux réduits : une expérience à ne pas reproduire pour les élections IEG de novembre 2019 !
Et toujours des menaces sur l’activité amont à CGG
Huit mois seulement après sa restructuration financière, CGG (ex Compagnie Générale de Géophysique) abandonne ses activités d’acquisition* afin de se recentrer sur les activités « les plus profitables ». L’acquisition marine sera cédée à terme. L’acquisition terrestre sera, elle, purement fermée, entraînant jusqu’à 700 suppressions d’emplois en France et dans le monde. A Massy (91), qui regroupe une grande partie des activités de l’acquisition, ce sont 200 emplois qui seraient encore supprimés et ce site, siège du Groupe, est menacé à terme. Il est aussi à craindre des répercussions sur la filiale Sercel, leader mondial des équipements d’acquisition de données géophysiques, implantée à Nantes et St Gaudens (31).
Bpifrance avait pourtant validé en 2017 le plan de restructuration financière, en contrepartie d’engagements des nouveaux actionnaires à ne pas céder les actifs, à maintenir les centres de décisions en France et à ne pas engager de nouveaux licenciements avant 2020. Promesses non tenues… Le gouvernement va-t-il demander des comptes à la nouvelle direction et préserver notre indépendance technologique dans l’exploration du sous-sol ? ■