Avec le retour de l’inflation, la question du pouvoir d’achat et des salaires est au cœur des préoccupations des salariés. Force est de constater que seules les mobilisations des salariés contraignent les entreprises à octroyer des augmentations.
La mobilisation d’ampleur dans les entreprises des industries électriques et gazières a permis d’obtenir de belles avancées au niveau de la branche (+2,3 % du Salaire National de Base, à partir de 2023), et dans les entreprises comme à EDF, Enedis ou STORENGY (a minima 200 € pour tous). En revanche pour les salariés de GRDF ou de RTE, les augmentations proposées sont loin d’être à la hauteur.
Les agents doivent-ils se contenter de ces augmentations minimalistes ?
Pour de nombreux salariés il n’en est pas question ! Ils ont décidé de se mobiliser pour réclamer, à juste titre, des augmentations de salaire au moins à la hauteur des autres entreprises de la branche.
Doit-on jeter le discrédit sur ces salariés grévistes qui se battent pour leur salaire et ceux de leurs collègues ? Méritent-ils d’être traités comme des voyous en devant faire face aux forces de l’ordre envoyées par les employeurs ? Les jours passent et les journées de grève pèsent toujours un peu plus sur leur budget, et – les employeurs l’ont compris – ils jouent le pourrissement et la provocation.
Une seule solution pour sortir de cette impasse et ramener les entreprises à la raison: soutenir les grévistes être joindre le mouvement à tous les niveaux hiérarchiques.
Pour gagner plus qu’une obole, l’encadrement doit être partie prenante
Comme tous les autres salariés, mais en première ligne vis-à-vis des réorganisations, des restructurations et des plans d’économies de tous ordres que les directions exigent de mettre en œuvre, les encadrants font aussi partie des nombreuses victimes. C’est notamment vrai quand des actes managériaux entrent en contradiction avec leur éthique professionnelle ou personnelle et percutent le contenu, le sens et leur engagement dans leur travail.
Au regard de ce rôle d’encadrant, des responsabilités et des efforts qui y sont associés, d’un temps de travail excessif souvent aux dépens de l’équilibre personnel ou familial, nombre de décisions paraissent souvent ubuesques, et génèrent stupéfaction, inquiétudes, voire colère.
C’est pour cela que, parallèlement à cet engagement professionnel, à l’intérêt particulier porté à l’entreprise, à l’ensemble des salariés et à leur attachement au service public, il est indispensable que les encadrants apportent, eux aussi, tout leur soutien aux mouvements de grève pour gagner le bras de fer qui s’engage entre les salariés et les directions.Cet engagement dans les mobilisations est essentiel, car il est observé à la loupe par les directions. L’histoire nous le démontre : c’est par des mouvements puissants, souvent « désobéissants » et surtout collectifs, que les avancées sociales deviennent possibles.
Ensemble, réunissons donc nos forces, comme nous avons déjà su le faire, par exemple à EDF contre le projet « Hercule », ou la réforme des retraites en 2019. La situation actuelle et future exige que chacun de nous prenne ses responsabilités pour faire changer la situation et l’orientation des décisions qui sont prises.
La participation massive des encadrants aux côtés des autres salariés lors des prochaines journées d’action sera décisive.
L’impact de la grève sur les activités de l’entreprise ne peut être imputé aux salariés grévistes. Les conséquences sont bien le fait de la posture clivante des directions.