Gros enjeux et hauts risques
La grille de salaires de la branche professionnelle des IEG est un des piliers du statut des IEG. En ouvrant des négociations le 11 avril, les employeurs voulaient, avant l’été, accentuer la perte de repères collectifs pour les 140 000 salariés concernés en déstructurant la grille, mais sans répondre aux problèmes d’attractivité et de maintien des compétences des entreprises. Elle s’est aussitôt refermée, les employeurs invoquant des conditions non réunies, notamment dues au changement de gouvernance à EDF. Ils renvoient les discussions à une date indéterminée, probablement au 1er semestre 2026.
Classifications et système de rémunérations : un dialogue long et compliqué
Entre 2020 et 2022, la négociation portait à la fois sur la refonte du système de rémunération de 1982 et sur l’instauration d’une véritable classification de branche, commune à toutes les entreprises. Cette négociation ayant échoué, les employeurs ont alors proposé de négocier la « Modernisation de la grille de salaires ».
Eviter toute décision unilatérale des employeurs ou de la tutelle gouvernementale
Pour la CGT, la menace est claire : les employeurs veulent imposer des mesures au cas par cas, entreprise par entre- prise, pour fragiliser l’unité du système de rémunération et donc le statut des IEG. La mobilisation de tous sera donc indispensable pour soutenir la démarche de la CGT qui en- tend faire des propositions pour éviter toute décision uni- latérale des employeurs, ou de la tutelle gouvernementale.
Les syndiqués FNME CGT ont été consultés
Du 6 décembre 2024 au 31 janvier 2025, les syndiqués se sont exprimés sur ces négociations : 75 % exigent que le Salaire National de Base (SNB) couvre l’inflation, et 52 % estiment que la grille actuelle est à améliorer. 55 % estiment que les échelons d’ancienneté sont inadaptés et 59 % se prononcent pour un autre mécanisme de reconnaissance. Ils sont prêts à la grève à 74 %, et 68 % souhaitent un mouvement intersyndical.
Des propositions employeurs largement insuffisantes
Rien sur les classifications, aucune garantie sur le maintien du pouvoir d’achat et des augmentations individuelles, les entreprises seraient libres de fixer les salaires d’embauche au cas par cas…
Des « pas de NR » réduits à 0,1 % entraîneraient perte de repères et de transparence
Les employeurs veulent également imposer un système de progression salariale avec des « pas de NR » réduits à 0,1 %, ce qui entraînerait un ralentissement des progressions de rémunération et à terme la perte de repères (« tel travail mérite tel salaire »), et de transparence.
Un socle de revendications bien établi
À ce jour, la branche dispose d’une grille de rémunération avec des niveaux définis, d’un SNB réévalué annuellement et d’un cadre garantissant un minimum d’augmentations individuelles. Le mandat des négociateurs CGT est clair :
- Une grille unique pour toutes les entreprises des IEG,
- Une classification de branche plus équitable, qui reconnaisse les qualifications,
- L’échelle mobile des salaires (pour que le SNB couvre a minima l’inflation),
- 9 % d’augmentation de grille, avec un minimum de grille au SMIC CGT, soit 2 000 € nets,
- Un doublement du salaire sur la carrière, grâce à des pas de NR à 2,3 %,
- Sans oublier la revalorisation de l’astreinte à l’échelon 4, revoir la majoration résidentielle, 2 nouveaux échelons d’ancienneté, revaloriser les niveaux d’embauche et de pension minimum, mieux intégrer les primes dans le SNB, 32 heures et 4 jours par semaine.
Une nouvelle lutte sociale s’annonce
Expliquer les enjeux et mobiliser est la seule voie possible pour que cette réforme de la grille ne se fasse pas au dé- triment des travailleurs et du statut des IEG. Les salariés et les syndicats CGT seront au rendez-vous pour gagner cette bataille que les employeurs s’échinent désormais à retarder !