Négo Classif/Rému : une comédie burlesque digne de Molière !

Molière occupe une place emblématique dans notre cultureà tel point que la langue française est couramment désignée par la périphrase « langue de Molière ».

Les employeurs de la branche des IEG semblent avoir décidé de profiter de la négociation sur la rémunération/ classification pour lui rendre un vibrant hommage…

 

Tout débute par « un malade imaginaire » tout trouvé : le système de rémunération qui ne répondrait ni aux enjeux actuels ni aux attentes des salarié.e.s ! C’est pourquoi, les employeurs, grands seigneurs, ambitionnent de le faire évoluer pour soi-disant le rendre plus lisible et plus équitable… Comment ? En imposant encore plus d’austérité salariale et en abaissant les « pas » d’avancements ! Ainsi, la base d’augmentation individuelle proposée par les employeurs serait de 1 %, contre 2,34 % en moyenne aujourd’hui (écart moyen entre 2 Niveaux de Rémunération). Le système actuel comporte certes des imperfections, mais il est principalement défaillant en raison de ce qu’en font les employeurs (baisse continue des avancements au choix, gel du Salaire National de Base, refus de mettre à jour les Référentiels des Pratiques Professionnelles…).

 

Dignes de « Tartuffe », les employeurs veulent duper les salarié.e.s

Ils affirment que leur réforme permettrait aux  managers  de  se  sentir plus à l’aise avec leurs équipes pour parler rémunération. Proposer des augmentations, divisées par plus de 2, soit quelques dizaines d’euros (par mois) seraient de nature à les aider. Ils devront faire preuve d’une grande imagination et être persuasifs pour motiver leurs équipes !

Mais la scénographie est bien en place ! Ils argumentent sans vergogne que cette nouvelle souplesse permettrait de distribuer plus de billets dans la poche des salarié.e.s. Plus de billets certes mais de tout petits billets ! Les nouveaux « NR » correspondraient à une augmentation de 0,1 % et seraientdistribués par 10 au minimum. Les salarié.e.s se verraient attribuer des hausses de salaire à la carte qui pourraient, pour les plus chanceux, excéder 1 % (1,2 %, 1,3 %, 1,4 %…)… mais qui seraient toujours bien loin des 2,34 % d’aujourd’hui. Une fourberie digne de Scapin !

 

Nous aurions pu être bernés, s’ils ne nous rejouaient pas la même farce qu’en 2006

Rappelons-nous, ils avaient déjà divisé par 2 la valeur des NR, en nous promettant des attributions plus fréquentes, plus nombreuses…

Toujours selon nos bons employeurs, le  système  actuel  ne permettrait pas d’apprécier la  contribution  propre  de  chaque salarié.e. Là encore, ils ont  trouvé  une  solution  pleine  d’un  bon sens tout financier : remplacer les 19 Groupes Fonctionnels (GF) par seulement 6 « classes ». Ainsi, en réduisant les possibilités de reconnaissance du professionnalisme, ces « Harpagons » feraient au passage l’économie de 2 NR qui accompagnent systématiquement un reclassement.

 

Tartuffe et l’avare réunis !

Comme si la baisse du  pouvoir  d’achat  subie  ces  dernières  années  ne leur suffisait pas, ils  voudraient  individualiser  encore  plus  notre  système de rémunération. Une façon d’opposer les salarié.e.s, qui n’auraient pas d’autre alternative que de se battre entre eux pour les quelques miettes qu’ils décideraient de leur octroyer ?

« Que la peste soit de l’avarice et des avaricieux ! ». Qui accepterait pareille médecine… même en temps de Covid ?

Emparez-vous du sujet ! Discutez-en avec vos représentant.e.s Ufict-CGT et écrivons ensemble une toute autre pièce de théâtre, pour assurer aux salarié.e.s une rémunération transparente et à la hauteur de leurs engagements !

 

Pour aller plus loin, vous pouvez relire l’œuvre intégrale de Molière ou retrouver l’ensemble de nos analyses et propositions sur les classifications/rémunérations sur notre site : https://ufictfnme.fr/themes/remunerations/