Réforme des retraites : un vrai choix de société !

Le 19 janvier dernier, 1er jour de mobilisation, nous étions déjà 2 millions dans la rue à nous opposer à une réforme brutale, injuste et inutile. Parmi les manifestants, des techniciens, agents de maitrise, des cadres… : tous et toutes ont répondu présents à l’appel unitaire des organisations syndicales. Mais il faut maintenant aller encore plus loin pour le retrait de cette réforme et proposer d’autres choix de vie et de société…

 

Une réforme inutile pour un système qui n’est pas en danger : à qui profite le crime ?

Cette réforme a deux objectifs :

▶ Un objectif avoué sans complexes : générer des économies sur les comptes publics (23,5 milliards d’euros, source Challenges), et c’est

d’ailleurs inscrit comme tel dans le texte présenté ! Autrement dit : pour continuer à faire baisser les impôts et financer les exonérations multiples de cotisations, nous devrions accepter de travailler plus longtemps tout en voyant nos retraites diminuer !

Un objectif caché mais bien réel : permettre aux banquiers et assureurs de s’engouffrer dans la brèche. Ils profiteront du marché juteux de l’épargne retraite auquel les salariés seront contraints de souscrire pour espérer avoir une retraite permettant de conserver leur niveau de vie.

Il ne s’agit donc pas du tout de sauver le système par répartition comme le répètent à l’envi les différents ministres ! La réforme n’est que l’outil au service des objectifs du gouvernement ! Rappelons que toutes ces politiques libérales, menées depuis des dizaines d’années (et pour certaines pas encore finalisées d’ailleurs), n’ont eu aucune efficacité, ni économique, ni sociale, tant les gains sont captés par les grandes entreprises, gonflant leurs dividendes, sans aucune contrepartie.

La mobilisation du 19 janvier, ainsi pour que les derniers sondages, montrent bien le rejet de ces choix pour une majorité de français.

 

Travailler plus longtemps parce que nous vivons plus longtemps … ?

C’est un argument ressassé tous les jours par le gouvernement. Il convient de rappeler que les réformes précédentes ne sont pas encore achevées, et que ces réformes demandaient déjà plus d’efforts que les gains d’espérance de vie… Certes celle-ci augmente, mais l’espérance de vie en bonne santé stagne à 64,6 ans pour les femmes et à 63,7 ans pour les hommes.

Ces réformes font donc bien plus que compenser les gains d’espérance de vie : elles « rognent » sur le temps de retraite. La preuve :

▶ Avant la réforme de 2010, le temps passé à la retraite était de 25,5 ans

▶ Après cette réforme elle est passée à 24,5 ans

▶ Avec la réforme envisagée aujourd’hui, on passerait à 23 ans en 2030

Voici donc la vision de “progrès” portée par ce gouvernement !

C’est dire toute la violence de ce projet dogmatique et indigne, en rupture avec les principes de notre modèle social français. C’est pourtant bien ce modèle qui a permis une amélioration des conditions de vie des retraités (en durée et en niveau de vie) jusqu’à la fin des années 90. Un modèle tellement mis à mal par les dernières réformes que ce n’est plus le cas aujourd’hui. Nous sommes donc à un tournant historique, celui d’un gouvernement qui affiche sans scrupules : « Tant qu’il y en a qui peuvent encore servir, ils vont continuer à travailler… »

Contrairement à ce que dit le gouvernement, il ne s’agit pas d’une réforme équilibrée, puisqu’aucun effort n’est demandé au capital : ni sur un rééquilibrage de la part patronale des cotisations (solution exclue par le MEDEF depuis très longtemps), ni sur une assiette de cotisations plus large, incluant l’ensemble des revenus et notamment les dividendes qui explosent…

 

Il n’est pas toujours facile à chacun, selon sa situation, de trouver les modalités d’engagement qui lui correspondent. Mais c’est le moment aujourd’hui pour chacun d’entre nous de contribuer à la mise en échec de ce projet de réforme injustifiée et régressive.

Pour l’Ufict-CGT, la retraite est une période où l’on est en droit de pouvoir bénéficier de cette part de salaire socialisé, dans les meilleures conditions de santé, et tout en maintenant un niveau de vie construit au fil des ans, et en grande partie grâce à son travail.

Toutes les organisations syndicales appellent à être encore plus nombreux le 31 janvier dans la rue.

Mais nous ne gagnerons pas sans peser sur l’économie. Le secteur de l’énergie appelle avec d’autres fédérations à ancrer le rapport de force avant le 31 en agissant les 26 et 27 janvier.