répondre aux attentes de nos syndiqué.e.s

[Options 640 – septembre 2018]

L’Ufict a décidé de faire de ces journées d’été un moment d’échanges qui contribuent à ébaucher la feuille de route du prochain congrès qui se tiendra en mars 2019 à Gréoux-les-bains.

Quatre débats en ateliers ont permis aux 90 participant.e.s de s’exprimer à partir de différents aspects de la vie de l’Ufict et de ses syndicats : l’implication des syndiqué.e.s sur le terrain, le fonctionnement de nos organismes à l’échelle régionale, à l’échelle nationale et notre communication. Quatre angles de discussion avec un fil rouge rappelé par Virginie Gonzales en ouverture : « gagner une implication nouvelle de nos syndiqués dans nos batailles syndicales, dans notre rayonnement et notre développement ». Cela devient incontournable pour améliorer notre efficacité et répondre aux attentes des salariés de la maîtrise et de l’encadrement. Il est temps de passer du « dire au faire » en revisitant nos pratiques et notre mode de fonctionnement. C’est ce que souhaite Victoria : elle appelle à sortir des constats pour élaborer une vraie « stratégie » de renforcement de notre organisation sur le terrain. D’autant qu’« il y a beaucoup d’engagement possible notamment chez les jeunes », comme le souligne Jean, y compris parmi l’encadrement… mais leur engagement dans notre syndicalisme peine à se réaliser. Plusieurs causes sont invoquées : mauvaises perceptions de l’action syndicale, souvent réduite aux forme d’actions les plus radicales, attitudes des directions et craintes pour la carrière, difficulté à se retrouver dans ce qui apparait comme une « grande machine » syndicale, impatience des plus jeunes en attente de résultats rapides et concrets… autant de sujets sur lesquels il est pourtant possible d’agir.

Différentes pistes sont évoquées au fil du débat

Tout d’abord, il faudrait améliorer notre proximité avec tous nos adhérent.e.s, pour que le lien de chaque syndiqué.e avec son syndicat soit facilité. C’est une condition nécessaire pour qu’ils s’impliquent plus. Or certains cadres syndiqué.e.s à l’Ufict se sentent non seulement isolé.e.s sur le plan professionnel, mais aussi « déconnecté.e.s de leurs élus, accaparés par un débat d’idées plus que par le terrain». Pour Rémy, ce lien passe déjà par une connaissance de « qui fait quoi » dans son organisation syndicale, qui contacter ? C’est aussi accéder en temps réel à des informations concrètes concernant ses droits et ceux de ses collègues. Ce que l’Ufict a intitulé « un espace de confiance pour agir » doit devenir plus palpable pour chacun.e.

S’approprier syndicalement les nouveaux outils de communication

Il serait temps de s’y mettre, car ces moyens modernes sont utilisés quotidiennement par les salarié.e.s, et les directions de nos entreprises ne s’en privent pas non plus. « Il y a un avant Internet et un après Internet » rappelle Nicolas. Cela nécessite de « nouvelles méthodes de travail pour nos syndicats ». D’autant que leurs territoires sont de plus en plus vastes. Pour Karim, nous pourrions utiliser les réseaux sociaux en nous appuyant sur le contenu de nos tracts ou de notre encart Options. Il note également notre absence sur Twitter et souhaite « que les syndicats s’y mettent ». Il propose également « une appli Ufict ou un onglet Ufict dans l’appli FNME qui marche bien ». Certains participants, comme Christophe, estiment que désormais « le mail est obsolète » et qu’il conviendrait d’utiliser « Facebook ». Mais pour lui, « le contact direct » reste indispensable. A partir de son expérience, Marc montre comment les difficultés pour réunir les salariés sont surmontables en utilisant les outils audiovisuels et numériques pour participer à distance aux réunions.

« Un espace de confiance pour agir » qui doit devenir plus palpable

Pour mieux s’impliquer, chaque adhérent.e doit déjà « disposer d’informations claires, courtes, vérifiées et vérifiables », c’est ce que propose Benjamin. Pour Nicolas, « l’Ufict est une grosse boite à outils pour disposer d’infos facilement utilisables et transférables». Des intervenants déplorent « un problème de lisibilité sur la stratégie de la CGT et de l’Ufict » du fait de la multitude des communications, sans que cela permette d’en avoir une vision très cohérente.

L’implication des syndiqué.e.s concerne l’ensemble de notre démarche syndicale

L’Ufict, comme toute la CGT, doit s’appuyer sur les énergies et les idées des syndiqué.e.s sur le terrain. Or, « depuis quelques années, on n’a plus ce réseau de sympathisant.e.s discret.e.s, mais qui nous donnaient des infos et nous faisaient « rentrer » au sein des services », comme le constate Serge. « La plupart de nos 50 adhérent.e.s sont peu disponibles pour distribuer des tracts ». C’est ce que vit Anne à Cap Ampère où travaillent 2 500 salariés dont 87% sont des cadres et 40% de « hauts » cadres (en plage A). Impossible dans ces conditions de « prendre tout en frontal », au risque d’échouer, comme le souligne Jean, en témoignant de l’intérêt de mettre en place « des structures relais avec les adhérents», pour décider ensemble « d’engager des batailles qu’on peut gagner ». Il s’agit donc de faire confiance à nos militant.e.s pour « gérer les priorités ». Une question qui devient incontournable si l’on veut consacrer du temps à « rencontrer les salariés », comme le suggère Vincent, et qui précise « je n’attends pas que la fédé me demande de faire, c’est moi qui lui demande de venir sur tel ou tel sujet ».

Travailler autrement

Tout cela doit nous interroger sur la manière dont l’Ufict doit construire et impulser ses campagnes. Comment nos organismes nationaux répondront-ils mieux aux revendications qui intéressent les maîtrises et cadres, en prise avec l’actualité des entreprises ? Cette question posée par Éric ne remet pas en cause l’intérêt des campagnes telles que « Manager Pro », mais elle pointe un besoin croissant de réactivité, compte tenu du rythme des transformations des entreprises. Pour Nathalie, il faut « prendre en compte la pluralité des modes de fonctionnements des syndicats ». De nouvelles méthodes de fonctionnement pourraient s’appuyer sur des groupes de travail, en associant plus de syndiqué.e.s présents dans les différents métiers. Le Bureau National de l’Ufict pourrait aussi se rapprocher du terrain en décentralisant parfois ses réunions, et en s’appuyant sur de véritables collectifs réunissant nos syndicats sur le plan régional.

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