Malgré les tentatives de l’Exécutif pour nous diviser, relayées ad nauseam par certains médias instillant le doute sur l’attitude d’une des principales organisations syndicales, nous sommes toujours unis, sur une même ligne et parlons d’une même voix : nous exigeons le retrait pur et simple de cette réforme avant d’aborder éventuellement d’autres sujets, eux aussi extrêmement importants, comme la pénibilité ou l’égalité salariale femmes/hommes.
Pourquoi tant d’entêtement de la part du président ?
Si l’exécutif campe sur ses positions, c’est d’abord pour se conformer aux dictats de l’Europe de la finance. Mais c’est aussi pour satisfaire l’ego d’un président-roi, dont la posture nous démontre chaque jour la réalité de la crise, non pas seulement sociale, mais aussi démocratique que nous traversons. Il ne tiendrait qu’à Macron de décider de desserrer le corset social imposé par Bruxelles. Mais il ne le veut pas, pas plus que ses compères, alors qu’il devrait être le président des citoyennes et des citoyens, et pas celui des marchés ! Et c’est bien cet entêtement absurde et ce mépris de la voix du peuple qui ont engendré les violences, la colère, et finalement une crise politique et démocratique aussi grave. Et c’est aussi cette situation qui finit par semer le doute parmi de plus en plus de députés de la « majorité », voire au sein même du gouvernement. Pour notre part, nous ne doutons pas de notre légitimé et nous irons jusqu’au bout, jusqu’au retrait ! Quand une loi est néfaste et toxique, c’est notre rôle de la dénoncer et de la combattre !
Une mobilisation historique et une détermination intacte contre cette réforme injuste
La mobilisation sociale historique avec ses millions de citoyens dans les cortèges depuis bientôt 3 mois, ses nombreuses actions et ses grèves très suivies démontrent la détermination intacte des salariés et leur opposition à cette réforme. Nous ne sommes pas aveugles : nous avons parfaitement compris qu’elle n’a aucune justification économique parce que les régimes de retraites ne sont absolument pas en danger, contrairement à ce que prétend le Gouvernement. Cette réforme injuste va simplement contraindre chacun d’entre nous à travailler 2 ans de plus, sans que les entreprises ne soient mises à contribution. Surtout, elle a été adoptée selon des formes légales, mais de façon totalement illégitime : recours au 49.3 sans vote à l’Assemblée nationale, vote bloqué au Sénat. Cette force injuste de la loi, foulant au pied le corps social, est-elle bien digne d’une vraie démocratie ? Ou bien en sommes-nous rendus à vivre dans un de ces régimes « monocratiques », autoritaires, comme il y en a tant dans le monde ?
Mobilisés jusqu’au retrait !
L’intersyndicale a soumis un argumentaire structuré et détaillé au Conseil Constitutionnel, concluant que cette loi devrait être déclarée contraire à la Constitution. Les « Sages » rendront leur décision vendredi prochain 14 avril. En censurant cette réforme, ils permettraient au Gouvernement de sortir de cette impasse en limitant la casse. Il serait alors temps de relancer les discussions sur les propositions de financement déjà faites par les syndicats.
Mais l’Intersyndicale ne peut présager de l’avis qui sera rendu. Ainsi, elle appelle en toute logique à une nouvelle et grande journée de mobilisation le 13 avril. Neuf actifs sur dix sont opposés à cette réforme, alors soyons neuf actifs sur dix dans la rue et en grève jeudi prochain ! Le Gouvernement n’est ni responsable ni cohérent, il nous faut l’être à sa place. Nombre de pays nous regardent, nous encouragent, et nous demandent de tenir bon pour être le catalyseur de réussite qui dynamise le monde entier.