Dix ans après son premier accord sur le télétravail, le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) a transformé ses pratiques en s’adaptant progressivement aux nouveaux modes de travail.
Un juste équilibre entre présence et distance
2023 a marqué un tournant décisif s’agissant du télétravail : plus des trois quarts des salariés (y compris les stagiaires) ont expérimenté le travail à distance au moins une fois au cours de l’année. Une progression spectaculaire comparée aux 10 % enregistrés en 2020, avant la crise sanitaire.
Entre 5 et 6 jours mensuels en moyenne de télétravail pour un quota maximum de 10
Et si 23 % des agents ont utilisé tout leur quota mensuel de dix jours autorisés, la moyenne oscille depuis fin 2022 entre cinq et six jours par mois. Une quasi-stabilité qui témoigne d’une recherche d’équilibre entre travail à distance et présentiel, alors que le nombre de salariés à pratiquer le télétravail est en progression constante puisque, fin 2023, 56 % pratiquaient le télétravail de façon régulière, contre 47 % en septembre 2022. Il y a ainsi une appropriation progressive de ces nouvelles modalités de travail.
Un long chemin vers un nouvel accord collectif Pionnier en matière de télétravail, le BRGM a adopté son premier accord en 2013, avec le soutien unanime des organisations syndicales. Fin 2019, l’évolution de la législation a nécessité une actualisation du texte initial, puis la crise sanitaire a précipité les choses, donnant lieu à des propositions, contre-propositions, signature d’un accord mort-né par une seule des trois organisations syndicales, et validé après une consultation du personnel et une « campagne électorale » interne fin 2020. Mais la
pandémie de Covid-19 n’a pas permis de mettre cet accord, très insuffisant, en application.
C’est finalement d’une filiale du groupe qu’est venue la solution, car début 2022, celle-ci a adopté une charte télétravail, rapidement transformée en accord collectif, dont les dispositions, plus avantageuses, ont servi de modèle pour le nouvel accord BRGM, signé dans l’urgence à l’été 2022.
Des crises qui accélèrent l’adaptation
L’accord actuel a démontré sa capacité d’adaptation face aux circonstances exceptionnel les. Par exemple, la direction a imposé le télétravail lors d’événements climatiques extrêmes, comme le cyclone BRET en Martinique, lors des alertes rouges canicule d’août 2023, et l’a recommandé dans des contextes particuliers (intervention des forces de l’ordre à Mayotte, manifestation du « convoi de l’eau » à Orléans, lors de travaux dans les locaux). Cette flexibilité marque une évolution notable dans la gestion des situations de crise. 11 est à noter que la direction a cessé de « suggérer » le télétravail lors des journées de grève, comme cela pouvait être le cas auparavant.
Des perspectives sous surveillance
Si le télétravail est aujourd’hui bien ancré dans la culture BRGM, son déploiement reste mesuré et les collectifs de travail, à quelques exceptions près, maintiennent leur cohésion malgré la distance. Toutefois la vigilance s’impose, notamment dans le contexte de la mise en place prochaine du « flex-office ».
Si le télétravail est bien ancré dans la culture du BRGM son déploiement reste mesuré
Le BRGM est donc un cas intéressant de transformation des pratiques professionnelles. Son expérience décennale en matière de télétravail, avec des adaptations successives et une recherche d’équilibre, pourrait servir à d’autres établissements…