Engagées depuis près de 3 ans, les négociations classification / rémunération ne font toujours pas consensus. Les employeurs proposent un changement en profondeur, et malgré les nombreuses communications sur le sujet, les impacts à terme sur le pouvoir d’achat et votre carrière sont difficiles à mesurer. Quels seraient réellement les changements si la proposition des employeurs était mise en œuvre ?
Grâce à la CGT, les employeurs ont accepté de maintenir 9 classes (2 exécution, 3 maitrise et 4 cadre). Par contre, ils refusent que soient intégrées des sous- classes (prise de poste – autonome – confirmé) avec chevauchements des classes. La disparition de la grille actuelle, qui définit des niveaux de classification assez fins, ne permettrait plus une progression de rémunération à un rythme régulier, tel que nous le connaissons. Par ce choix, les employeurs privent les salariés d’un moyen objectif de reconnaissance de leur qualification. Aucune évolution moyenne ne serait garantie, laissant ainsi les mains libres aux employeurs de freiner les progressions salariales.
Pour les mesures individuelles, la CGT revendique à minima le maintien des NR actuels, avec un volume annuel d’1,8% de la masse salariale et un doublement au minimum pour chacun de sa rémunération en euros constants durant sa carrière.
Les employeurs ne proposent qu’une garantie de progression de la rémunération au moins égale à l’inflation donc un maintien du pouvoir d’achat dans le temps, sans augmentation du SNB. Les mesures individuelles (avancements et progression de carrière) ne seraient plus un levier de reconnaissance de la qualité du travail fournit ou du professionnalisme mais de maintien du niveau de vie.
Les employeurs prévoient de rehausser le salaire minimum de grille, il serait supérieur de 2% par rapport au Smic. En revanche ils refusent que cette augmentation soit répercutée sur l’ensemble de la grille. Pourtant réactiver l’échelle mobile des salaires permettrait de compenser la perte de pouvoir d’achat des dernières années et d’éviter le tassement vers le bas de la grille de rémunération.
Ils concèdent également une légère hausse de la rémunération à l’embauche des jeunes diplômés, soit l’équivalent d’1NR et demi actuel. Les diplômés à Bac + 3 et Bac + 5 seraient exclus de leur grande bonté ! En clair, le saupoudrage des employeurs n’aura aucun impact sur la revalorisation de la grille dans son ensemble.
Pour l’Ufict-CGT, c’est bien inférieur au besoin de repositionnement des diplômes (ces niveaux d’embauche sont rattrapés par le salaire minimum qui augmente plus vite).
Nous proposons :
▶ Pour les BTS une embauche en NR 120 au lieu du NR 90,
▶ Pour les licences en NR 145 au lieu du 120,
▶ Pour les Bac+ 5 en NR 170 au lieu du 160.
Pour la CGT, le compte n’y est pas. Les employeurs maintiennent leur projet d’un système le plus souple et le moins contraignant pour eux avec la fin des NR et la fin des GF. Ils maintiennent le cap de l’austérité et refusent toute revalorisation significative de la grille. L’individualisation sera la nouvelle norme !
La CGT est aujourd’hui la seule à porter une proposition complète de classification et rémunération. Les employeurs espèrent toujours finaliser un accord rapidement. Le personnel doit faire savoir qu’il ne veut pas de cet accord. En particulier, la mobilisation des Ingénieurs, Cadres, Techniciens et Agents de Maitrise pourra avoir un gros impact sur les employeurs et sur les autres organisations syndicales pour modifier les termes de la négociation, empêcher une signature de l’accord tel qu’il est présenté aujourd’hui et ensuite, aller gagner les revendications portées par la FNME-CGT !
Retrouvez l’ensemble des publications sur classif/rému : https://ufictfnme.fr/tag/remuneration/