Déploiement Racing : copie à revoir pour la direction !

Alors que de nombreuses ingénieries sont en difficulté partout en France, la direction d’Enedis fait la sourde oreille et continue à avancer sur ses dossiers incomplets dans un contexte très risqué…

 

Un vaste chantier porté par la CGT

Petit retour en 2014 sur les métiers que l’on appelait encore Chargés d’Affaires (CA) et Chargés d’Etudes (CE), lorsque de vrais processus de concertation existaient encore à Enedis. A force de revendications initiées par les structures CGT, la direction avait ouvert un vaste chantier sur 6 métiers  ; ce dossier portait notamment sur les parcours professionnels avec, à la clef, 5000 reclassements. Les 3275 CA et CE en faisaient partie et le besoin de reconnaissance était criant. En effet, deux tiers des salariés relevaient de la plage G (GF 7-8-9).

Le projet « promettait » donc de rendre le métier plus attractif et d’offrir un parcours professionnel au sein de la filière métier qui pouvait conduire jusqu’au collège cadre, avec par exemple un poste de responsable de projets en GF 11-13, voire l’accès aux postes de chefs de pôle puis de chefs d’agence.

 

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Malgré l’engagement de plus en plus important des agents dans un métier qui se complexifie, les tentatives de rééquilibrage des classifications n’ont pas toujours abouti, notamment du fait des très faibles volumes de reclassements donnés par l’entreprise ces dernières années. La CGT continue dans les régions à demander un bilan complet des classifications et des emplois sur la base des projets qui avaient été présentés lors du « re engineering »… Les réponses des directions se font souvent attendre…

Les objectifs fixés aux métiers de l’ingénierie sont de plus en plus ambitieux du fait des contraintes légales imposées à Enedis. Ainsi en interne, les processus se compliquent : le fort renouvellement des effectifs oblige, faute de formation, les plus expérimentés à « encadrer » les plus jeunes dans l’emploi, tout en gardant des portefeuilles importants. Compte tenu des nouvelles obligations, la charge de travail ne fait que s’accroitre, et les risques psycho sociaux aussi, comme le prouve le nombre d’audits et d’expertises qui sont menés partout en France dans les équipes ingénierie  ; certaines sur demande des organisations syndicales, d’autres à l’initiative même de la direction !

Rien d’étonnant donc à ce que des cahiers revendicatifs fleurissent dans de plus en plus de Directions Régionales avec un tronc commun sur environ 80 % des besoins, les 20 % restant portant sur des problèmes locaux. Il est donc urgent que nos directions proposent un véritable plan d’action afin de répondre efficacement aux véritables problématiques rencontrées sur le terrain depuis des années. Il faut des moyens adaptés aux objectifs de l’entreprise, sous peine de mettre en évidence ces soucis aux yeux des collectivités locales… alors même que notre modèle de concessions reste fragile. Enedis doit pouvoir répondre à l’accroissement exponentiel des raccordements sans mettre en difficulté l’ingénierie, qui assure la construction des ouvrages et la satisfaction des usagers.

 

RACING : un passage en force mal venu !

C’est dans ce contexte tendu qu’Enedis choisit de passer en force le dossier RACING. Il s’agit de prime abord d’un outil attendu pour l’ingénierie qui va regrouper certaines applications de la gamme PILOT en place depuis 2008 (IEP, MOAP). Cependant, toujours dans la précipitation du déploiement de projet, la direction d’Enedis n’est pas en mesure de proposer la moindre démonstration pratique, ni de fournir des informations concernant ses impacts sur les conditions de travail des agents. Malgré nos différents questionnements liés à l’outil, le manque cruel d’explications reste le principal souci de ce dossier.

Pour la CGT, il n’est pas question, vu le contexte d’extrême fragilité, de prendre le risque de polluer encore plus un fonctionnement déjà compliqué. Le sujet est pris à l’envers, car il n’y a ni état des lieux disponible du fonctionnement du domaine avec les outils existants, ni études sur la charge de travail corrélées avec ces SI.

Consciente de la réelle situation du domaine ingénierie suite aux concertations de nos structures syndicales en région, la CGT est intervenue lors du CSE-C du 20 janvier (déclaration au CSEC contenant l’analyse de la délégation CGT et les questions que nous avons posées aux employeurs).

La délégation CGT en CSE-C a soumis au vote une résolution en vue d’obtenir une expertise externe visant  :

▶ l’assurance d’un produit abouti avant généralisation,

▶ l’obtention de réponses pour éclairer les nombreuses zones d’ombre du dossier RACING,

Cette résolution a été votée par 20 élus sur 25 :

Pour : CGT (12) + CFE (8)

Contre : CFDT (3) + FO (2), ces délégations estimant que cette expertise n’était pas indispensable, que des réponses suffisantes avaient été apportées en bilatérale et que les agents étaient impatients de voir la mise en place de cet outil…

 

Rapprochez-vous de vos représentants locaux pour continuer à construire ensemble vos revendications !

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