Engie, médaille d’or de la casse de la recherche et de l’emploi en France.

Au delà de l’annonce d’un futur déménagement, au moins partiel, du site de R&D du Landy (Saint Denis), conséquence du choix de Paris pour accueillir les jeux olympiques, ce sont bien des ventes d’actif et des suppression d’emploi qui sont également à l’ordre du jour.

Paris 2024 : la goutte d’eau qui fait déborder le gaz

Engie peut se féliciter de soutenir les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, mais ce sont quand même les salariés du site du Landy  à Saint-Denis (Engie SA : support et recherche, GRTgaz, Engie Home Services) qui vont laisser la place à la piscine.

Monopoly gazier

Pour pouvoir compenser la baisse de l’ISF et autres cadeaux aux actionnaires, l’Etat a vendu 4,1% du capital d’Engie. Il avait déjà vendu le même volume en début d’année 2017. Désormais la part de l’Etat dans le capital va descendre à 24,1% et sa part dans les droits de vote autour de 27,6% entérinant ainsi la perte de sa minorité de blocage (1/3 des droits de vote). Mais comme les représentants de l’Etat avalisaient toutes les propositions d’Isabelle Kocher, ça ne changera pas grand-chose.

Par exemple, la vente de la filiale EPI (Exploration Production International). Longtemps l’axe stratégique de Gaz de France, désormais il ne s’agit plus que d’un actif à brader. Après l’entrée des Chinois au capital, c’est désormais deux fonds d’investissement états-uniens (Carlysle et CVC) qui vont racheter le reste. De deux choses l’une : soit la filiale n’était plus rentable, et dans ce cas pourquoi des investisseurs la rachètent-ils ? mais si elle pouvait redevenir profitable à terme, pourquoi la vendre ? En conséquence, tous les élus CGT au CCE ont voté contre cette cession. Et le groupe refuse d’appliquer l’accord social européen puisqu’il ne veut pas récupérer les salariés hors organigramme : comment se reclasser quand on est géologue et que la situation de Storengy (stockages souterrains) n’est guère brillante ?

Réductions des effectifs gaziers à tous les étages

En effet, le groupe a lancé deux « plans de départ volontaires (PDV) », l’un à Engie SA au périmètre (siège + recherche), l’autre à Storengy. Ce sont respectivement 620 salariés qui vont perdre leur emploi sur les trois sites du Royaume Uni (totalement fermé), de Belgique et de France pour Engie SA. A Storengy, un PDV de maximum 88 agents permet de dégraisser avant une réforme de structure (-127 emplois, dont 50 vides, et création de 42, soit -85 postes). Mais le risque de pénurie de gaz est à l’horizon février…

Externalisation/délocalisation : la fuite du gaz

Pour le commerce (clientèle particulière, in English Business to client, BtoC) l’externalisation des fonctions clientèle commencée en catimini en 2015 vers le Maroc, le Portugal et l’Ile Maurice devrait se poursuivre à court terme (fin 2017) : 30% de l’activité Service Clients aux prestataires sera délocalisée à l’étranger. Demain c’est du Cameroun et du Sénégal qu’ENGIE vendra ses offres aux particuliers.

Progressivement, en toute opacité, près d’un millier d’emplois ont été rayés du territoire national. Tant mieux pour les Sénégalais, mais le low cost sera-t-il bénéfique aux « clients » français ? L’unité syndicale est complète.

A cela s’ajoute la décision prise de séparer les activités liées aux Tarifs Réglementés de Vente (TRV) de celles des Offres de Marché. Les TRV du gaz ayant été en juillet déclarés illégaux par le Conseil d’Etat, 811 emplois, principalement en région, sont amenés à disparaître avec la fin programmée de ces Tarifs Réglementés.

 

Réagir

Votre mail ne sera pas publié.

1 réaction