C’est maintenant la Direction des Services Informatiques (DSI) pour les clients particuliers France qui est attaquée.
En 2008, dès la création de GDF-SUEZ, le serpent monétaire n’a pas traîné pour opérer sa mue : vente d’actifs, offshore, filialisation hors IEG de fonctions régaliennes… tout est fait pour optimiser les profits du groupe et les directions de l’informatique en ont été les premières victimes. En 2012, la filiale GS TI (Informatique et Télécom) est créée, pour transférer les salariés statutaires de la DSI du siège de GDF-SUEZ vers la convention SYNTEC (convention collective très peu protectrice appliquée aux salariés des bureaux d’études et sociétés de conseil), avec, au passage, une réduction des effectifs.
C’est un deuxième tour de vis chez ENGIE !
Cette fois-ci les DSI de l’entité France BtoC (pour les particuliers) sont attaquées avec le plan VICTORIA. 96 salariés des SI (Services Informatiques) des Directions Grand Public et Clients Professionnels se voient imposer un transfert de leurs activités et de leurs emplois sous couvert des articles L1224-1 et L1224-2 du Code du travail, vers une filiale hors statut, ENGIE IT. Les arguments Direction restent les mêmes: «le statut rendrait compliqué la capacité de l’entreprise à attirer et à retenir les compétences en interne.»
Autre argument avancé : « ce transfert vers ENGIE IT permettrait d’offrir des évolutions de rémunération aux informaticiens que ne permettrait pas la grille des salaires IEG.» Les directions espèrent ainsi attirer 150 nouveaux salariés spécialisés dans divers domaines des SI, qui bouderaient ENGIE car n’offrant pas de salaires à la hauteur….
La direction a dû revoir sa copie
Grâce à la mobilisation des salariés, avec l’appui des organisation syndicales constituées en intersyndicale, la direction a dû reculer et intégrer dans son projet le principe du volontariat. Les négociations, où l’Ufict-CGT a pleinement pris sa place, ont fait bouger les lignes.
Ainsi, 40 emplois ont été maintenus au statut au sein d’un Pôle unique SI, rattaché au Corporate de l’établissement BtoC d’ENGIE SA. Toutefois 68 postes sont supprimés et créés au sein de la filiale Engie IT, mais avec la possibilité pour les salariés concernés de refuser ce transfert. Parmi eux, les managers 1er niveau et chefs de projet se sont vu offrir le choix d’intégrer ENGIE IT, ou de conserver le statut des IEG en étoffement/extinction. Quant aux membres du Comité de Direction (CoDir), en cas de refus, une lettre de mission leur accorde 12 mois de sursis pour se redéployer.
Au final, 65% des salariés concernés ont réaffirmé leur attachement au statut des IEG, membres du CoDir compris, en refusant leur bascule en filiale à la convention SYNTEC.
Quel est le but poursuivi par ENGIE?
Ces multiples réorganisations visent à s’attaquer à notre statut, à mutualiser et filialiser les ressources pour diminuer la masse salariale. D’autre part elles spécialisent chaque filiale sur un métier «important». Ainsi, en cas de vente future, l’entreprise n’aura qu’à traiter un type d’emploi majeur. Mais à qui le tour demain : au marketing ?
La CGT, par son action, a réussi à imposer le principe de volontariat et à sauver un certain nombre de postes au statut. Les 65% qui l’ont choisi confirment que ce combat est bien le bon !