Incapable de convaincre, le gouvernement contre-attaque et recourt aux bonnes vieilles méthodes : l’opposition entre les salariés… Ainsi, depuis plusieurs jours, de fausses informations circulent sur nos prétendus « privilèges ». Comme il serait mal venu de critiquer les agents qui, sur le terrain, œuvrent de manière visible pour assurer le service public, chaque jour et par tous les temps, ce sont maintenant les cadres qui sont honteusement attaqués…
Une députée de la majorité présidentielle, encore salariée d’EDF il y a peu, s’est lâchée sur BFMTV pour défendre la réforme des retraites. Et tout y passe ! Notre âge de départ, nos congés, la pénibilité etc.…
Dans la série de la caricature grotesque, elle gagnerait le gros lot !
L’Ufict-CGT se voit contrainte à un droit de réponse afin de rétablir quelques vérités.
Notre âge de départ en retraite : il ne cesse de reculer
Selon cette ex-bonne collègue, « les cadres relevant du régime spécial partent en retraite avant 59 ans alors qu’ils passent leur carrière assis derrière un bureau ».
FAUX : Les chiffres de la CNIEG sont pourtant clairs : l’âge moyen de départ en retraite est de 60 ans et 2 mois pour les cadres. Et il est en constante augmentation depuis la réforme de 2010. Mais il est vrai que les cadres qui disposent de « services actifs » (donc qui ont subi de la pénibilité) durant leur carrière ouvrent droit à un départ anticipé.
Nos Services Actifs : des droits bien mérités à partir plus tôt
Pour éclairer notre chère ex-collègue très mal informée, rappelons les modalités d’attribution de ces « services actifs » : au titre de la pénibilité physique, ils se définissent comme « le constat, dans l’exercice d’un emploi, de dépenses physiques ou d’efforts d’adaptation physiques de l’organisme et de leurs éventuelles conséquences physiologiques ». Ainsi ce dispositif permet aux agents ayant 17 années de service actif, de partir 5 ans avant l’âge légal de la retraite, soit à 57 ans. Et les cadres, n’en déplaise aux députés de cette majorité, peuvent à juste titre bénéficier de ces mesures, comme tous les autres salariés.
Nos jours de congés : les agents des IEG en ont, eux aussi, tout comme des RTT !
Selon cette « fumeuse » députée, les cadres des Industries Electriques et Gazières bénéficieraient de 12 semaines de congés par an. La vérité, c’est que TOUS les salariés des IEG bénéficient de 26 jours de congés payés par an. Soit Madame la Députée les confond avec les jours accordés aux élus ou ceux attribués dans le cadre de campagnes électorales (dont elle a probablement bénéficié), soit elle mélange les congés payés et les jours de repos octroyés dans le cadre des 35 heures. De telles confusions sont très gênantes de la part d’une élue de la République censée voter des lois pour le bien du plus grand nombre, dont cette réforme de retraites peut-être si technique pour elle qu’elle en perd les pédales !
Une retraite à 60 ans pour toutes et tous
Cette vision déformée et simpliste de l’activité des cadres démontre une nouvelle fois la mauvaise foi de ces élus, voire pire : leurs mensonges d’Etat. Les cadres qui subissent des injonctions contradictoires permanentes, dont les responsabilités professionnelles impliquent une extrême disponibilité, avec une pression constante de devoir toujours « faire plus avec toujours moins », méritent tout autant que les autres une retraite à 60 ans. Pourtant ils sont de plus en plus nombreux, notamment les jeunes diplômés entrés tard sur le marché du travail, à devoir partir après 67 ans. C’est totalement irréaliste puisque, même si un cadre a effectivement une espérance de vie plus longue qu’un ouvrier/employé, seuls 38 % des salariés sont en bonne santé à 60 ans et que l’espérance de vie en bonne santé stagne à 64 ans en moyenne !
Moralité : Cette réforme est mauvaise pour tous les salariés. Elle n’est absolument pas dans l’intérêt des jeunes (ni des moins jeunes), contrairement à ce que ce gouvernement et ses députés assènent sur toutes les ondes pour tenter de nous le faire croire.
La CGT propose un autre financement. Elle considère qu’étudier, c’est travailler. C’est la raison pour laquelle elle revendique la prise en compte des années d’étude pour le calcul de la pension.
En tout état de cause, les salariés (dont les cadres) sont très largement opposés à cette réforme et refusent de travailler 2 ans supplémentaires, « même ceux assis derrière un bureau ». Ils l’ont d’ailleurs largement démontré le 19 janvier dernier par la grève (plus d’1 salarié sur 2) et dans la rue (plus de 2 millions de manifestants) et continueront, à le faire dans les moments forts, à l’appel de la fédération de l’Energie et le 31 janvier prochain !
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Le
STATUT NATIONAL DU PERSONNEL D’EDF GDF subit depuis 1946 des attaques et un grignotage permanent des gouvernements dit de droite et seules des manifestations du niveau national (niveau mai 68) pourront éventuellement les retarder.
Bon courage d’un retraité.
M.D.