Nucléaire : 4 ième génération, craindre le désengagement

Il y a quelques jours la presse informait du désengagement du Japon du projet de prototype de réacteur de 4ième génération ASTRID. Dans la même période, des informations provenant du CEA laissaient planer un doute sur l’avenir de la recherche sur une 4ième génération de réacteurs nucléaires.

Le parc électronucléaire actuel produit l’équivalent de 10 T de Plutonium sous forme de combustibles usés. Le Plutonium est un produit radioactif dangereux à vie longue. Utilisé pour la dissuasion nucléaire, partiellement recyclé dans les combustibles spéciaux (MOX), la France en stocke des quantités importantes depuis plusieurs décennies. L’amélioration du recyclage du Plutonium est une préoccupation qui alimente une activité de recherche importante au CEA. Le projet de prototype ASTRID a vocation de démonstrateur industriel, permettant d’évaluer son efficacité économique et technique pour le recyclage des combustibles usés.

Devrait-on craindre un abandon de ce projet de prototype ? Sur les sites du CEA, des installations destinées à accompagner le développement de ce projet sont progressivement mises à l’arrêt. On parle d’y substituer des programmes de simulation numérique. L’éventualité de trouver les moyens financiers pour la construction du prototype, même de plus petite puissance, semble s’éloigner faute d’engagement financier suffisant de l’Etat. Le nouveau patron du CEA, qui a pris ses fonctions début mai, défend-il ce projet ?

L’abandon de la filière des réacteurs de 4ième génération aurait des conséquences graves au niveau écologique et économique. Quelle responsabilité devrions nous assumer vis-à-vis des générations à venir ? Elles auraient à supporter et gérer des quantités importantes de combustibles usés dont on aura prévu de ne rien faire de plus que de les stocker pendant plusieurs générations. Quelles conséquences économiques devrions nous redouter ? Les stocks de combustibles usés passeraient de l’état de matière réutilisable à  l’état de déchet déstabilisant fortement les comptes d’EDF et le prix du kWh.

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