Depuis plusieurs semaines les ingénieurs, cadres et techniciens, se sont fortement mobilisés contre cette réforme des retraites.
Face à ce gouvernement sourd et aveugle, nous avons montré toute notre détermination à ne pas vouloir travailler 2 ans de plus !
Mais face à l’attitude provocatrice et, en apparence, inflexible du gouvernement, le doute peut naitre, et c’est légitime, car cette mobilisation qui dure depuis maintenant près de deux mois, a pu générer lassitude chez certains et colère pour tous.
Pourtant, mesurons le chemin parcouru
Par cette très forte mobilisation nous avons déjoué tous les pronostics.
Le gouvernement pensait nous convaincre du bien-fondé et de la nécessité de sa réforme. LOUPÉ ! Nous avons révélé ses mensonges, démontré point par point l’injustice et convaincu que d’autres solutions étaient possibles. Tout le monde a compris qu’avec cette réforme, nous serons tous perdants et que l’objectif n’est pas de sauver notre système par répartition mais de nous pousser vers la capitalisation !
Le gouvernement comptait sur nos difficultés à nous rassembler, nous avons réussi à construire une intersyndicale solide, et un niveau de mobilisation historique partout en France, avec une forte implication des ingénieurs, cadres, chercheurs et techniciens. Les chiffres de grévistes ont atteint des niveaux records. La grève reconductible s’est ancrée dans certains secteurs depuis déjà plus d’une semaine et les caisses de solidarité n’ont jamais rencontré un tel succès.
Le gouvernement joue le pourrissement pour décrédibiliser l’action des grévistes : RATÉ ! L’opinion publique soutient l’action des syndicats de mettre la France à l’arrêt à plus de 60%.
Ce n’est surtout pas le moment de douter
Car le retour à l’Assemblée nationale du projet de loi sur les retraites sera compliqué pour le gouvernement. Il n’est absolument pas serein car il est loin d’être sûr d’avoir une majorité pour faire adopter sa réforme : plus d’un sénateur LR sur dix et près de 40 % d’entre eux se sont abstenus ou ont voté contre l’article 7 de prolongation de 62 à 64 ans.
Les débats parlementaires reprendront mercredi, avec la convocation d’une commission mixte paritaire. Si un accord est trouvé, le texte repartira de nouveau au Sénat jeudi pour une dernière validation puis, retournera à l’Assemblée nationale.
Mercredi c’est encore le moment de peser sur les sénateurs et des députés pour qu’ils ne votent pas cette loi.
Malgré les apparences, le gouvernement est fébrile, en témoigne l’utilisation abusive de toutes les armes réglementaires et constitutionnelles à sa disposition pour écourter les débats. Il redoute de devoir utiliser le 49-3 pour faire adopter son texte sans vote. Il craint encore plus le risque d’une motion de censure, qui pourrait faire tomber la Première ministre.… Quoi qu’il en soit, il sait qu’un passage en force entacherait gravement sa crédibilité et sa capacité à gouverner après, créant ainsi une fracture du monde du travail comme il y en a rarement eu dans notre histoire…