ENEDIS et BRGM en difficulté pour attirer les jeunes

Tout comme la filière nucléaire, ces entreprises peinent aussi à recruter et à former

Travaux Sous Tension HTA à ENEDIS : une filière professionnelle en danger

À ENEDIS, la liste des métiers en tension s’élargit dangereusement. Après l’ingénierie, ce sont les techniciens des Travaux Sous Tension (TST) Haute Tension (HTA) qui rechignent à postuler. Leur expertise et leur technicité, reconnues mondialement, a permis à EDF de se développer à l’international. Leur rigueur et leurs modes opératoires d’intervention ont inspiré de nombreux pays voisins dans l’intervention sur les réseaux de distribution HTA. Ce savoir-faire est précieux et indéniable, car intervenir sous tension évite des heures de coupures pour travaux, au grand profit des usagers.

Malgré cette expertise, l’accès à ces métiers est compliqué

Faute de reconnaissance et de véritable parcours profes­sionnel les compétences se perdent et cela pourrait mena­cer à terme l’autorisation d’intervenir sur le réseau et donc la pérennité du métier. En effet, ces salariés doivent avoir reçu une formation spécifique et pratiquer un nombre mi­nimum de chantiers avec différentes méthodes de travail, pour évaluer leur technicité et compétences à travailler sous tension. Ce contrôle est effectué par un organisme certifié (SERECT), avec des audits réguliers et il délivre ce sésame prérequis pour intervenir sur les réseaux Haute Tension.

Comme pour l’ingénierie en 2015, la direction avait déjà identifié des problématiques d’attractivité et avait lancé le projet « Emplois et Transformations TST HTA » qui pro­ posait des revalorisations de classification, rémunérations et Parcours Professionnels en 2016. Mais encore une fois, ENEDIS n’est pas passée de la parole aux actes…

Des techniciens peu reconnus au BRGM et « démarchés » par le privé

Au Bureau de Recherche Géologique et Minière (BRGM) aussi, nombre des missions ne pourraient être menées sans l’expertise des techniciens de terrain: mesures géo­ physiques, études pour la gestion et la protection des ressources du sol et du sous-sol…

Une des activités réga­liennes, placée sous les feux des projecteurs, est le suivi du niveau des nappes phréatiques.

Elle requiert une im­plication très forte de la part des techniciens des antennes régionales : présence terrain, nombreux déplacements avec découchés, grande réactivité pour le maintien en état de fonctionnement du réseau de mesure.

Le niveau d’étude de ces techniciens est en général BAC + 3 complété par des formations de pointe. Pourtant, leurs rémunérations n’ont cessé de baisser en euros constants et sont de seulement 1,6 SMIC.

De plus, le blocage des carrières au BRGM limite drastiquement toute progression professionnelle : 23 pas­ sages de Technicien Agent de Maîtrise (TAM) à Ingénieur Cadre (IC)… ces dix dernières années ! Nombre d’entre eux sont aussi démarchés par des bureaux d’études privés qui, eux, reconnaissent et apprécient ce fort niveau d’expertise, leur offrant de meilleures pers­pectives salariale et de carrière.

De fait, le recrutement devient difficile au BRGM et le tum-over progresse : l’an­cienneté moyenne est en chute libre (21 ans en 2010,11 ans aujourd’hui), à l’image de la population globale des TAM, divisée par deux depuis 2010 !

La CGT du BRGM n’a eu de cesse d’alerter la direction qui fait la sourde oreille, ou déplore la situation sans réellement agir. Cela doit changer, car il en va de la pérennité des mis­sions fondamentales de cet Etablissement.

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