Alors que la relance du nucléaire exige un renforcement du système de gouvernance des risques nucléaires et radiologiques, les députés vont examiner un projet de fusion de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). A la clé : désorganisation du système au pire moment et risque de dégradation de la protection des populations contre les risques nucléaires et radiologiques !
Les salariés de l’IRSN et les agents de l’ASN refusent la désorganisation
L’absorption de l’IRSN par l’ASN programmée au 1er janvier 2025 est tout simplement infaisable. A cette date, le risque est grand que les commandes nécessaires aux activités transférées de l’IRSN ne puissent être passées. Des experts quittent l’IRSN, ultime signe de leur refus de ce mauvais projet. Tout ceci va dégrader la sûreté nucléaire, dégrader la protection des populations et casser la confiance du public.
Vers une confusion de l’expertise et de la décison
Les salariés du nucléaire assurent en première ligne la sûreté des installations nucléaires et leur radioprotection. Les échanges techniques nombreux et continus qu’ils entretiennent avec les experts de l’IRSN contribuent à une sûreté ajustée. La confusion de l’expertise et de la décision dans une seule « Autorité » dégradera la qualité du dialogue technique et favorisera une sûreté réglementaire. Dans cette période de relance, le dialogue technique reste primordial !
Une dégradation de la recherche en radioprotection
Les recherches menées par les professionnels de santé en partenariat avec l’IRSN ont permis de développer des traitements pour les irradiations accidentelles et pour les effets secondaires des radiothérapies. Cette recherche importante va dépérir dans une Autorité purement administrative.
Une mise sous tutelle de l’expertise
L’IRSN accompagne également les élus locaux dans la compréhension des risques nucléaires liés aux installations implantées sur leurs territoires. Il fournit des mesures de la radioactivité dans l’environnement et du radon dans les bâtiments. La nouvelle « Autorité » créée n’aura pas la liberté de parole d’un expert public comme l’IRSN.
Un recul majeur de la transparence du nucléaire
Les contraintes que le décideur doit prendre en compte peuvent le conduire à ne pas tout dire ; l’épisode des masques lors de la crise du COVID est encore présent dans nos mémoires. En mettant l’expert sous le contrôle du décideur, la transparence des résultats de l’expertise et des arbitrages réalisés en amont des décisions sera réduite. C’est un risque de recul important sur la transparence ! Transparence pourtant centrale pour garder le lien de confiance avec les citoyens !