Elections : Portrait d’un candidat

[Options 649 – septembre 2019 – p 3] Embauché dans les IEG en 1992 (GF 3, NR 30) et à la centrale nucléaire de Nogent sur Seine depuis 1996, Philippe Henryon, 51 ans, a franchi toutes les étapes menant du statut d’exécution à celui de cadre. Et aujourd’hui, c’est le cap de l’engagement en tant que tête de liste CGT aux élections professionnelles qu’il franchit, après mûre réflexion, lui, le détenteur d’une carte CGT depuis son premier boulot dans une entreprise privée du secteur de la métallurgie, au début des années quatre-vingt-dix.

Je veux défendre l’entreprise et les jeunes cadres corvéables à merci sur la centrale

Philippe Henryon, en militant chevronné et dévoué, a déjà prêté son nom à maintes reprises comme suppléant, ou pour finir de boucler une liste, davantage pour aider à sa constitution que pour être élu et jouer un rôle syndical. Mais aujourd’hui la donne a changé : « Je veux défendre l’entreprise dans laquelle je travaille. Je veux vraiment lui rendre ce qu’elle m’a donné en m’offrant la possibilité d’évoluer du GF 3 au GF 13 ». De responsabilités managériales (Philippe est actuellement chef d’exploitation délégué), à la prise de responsabilités syndicales, pour ce futur candidat CSE, il existe une continuité naturelle.

Dans le nucléaire, une situation incertaine

Sur les 800 agents que compte le CNPE, 250 sont cadres et seul.e.s 23 d’entre eux.elles ont voté CGT aux élections de 2016, soit un score de 11,4 % dans cette catégorie de personnel, loin derrière la CFDT (58,9 %) et la CFE-CGC (29,7 %). Autant dire que notre impétrant va devoir faire preuve de conviction et d’ambition pour pousser ses collègues à lorgner du côté de la CGT. Une situation que Philippe qualifie aujourd’hui de « motivante ». « Je pars d’une feuille blanche à double titre. D’une part, il me faut défendre les salarié.e.s, et parmi eux les jeunes cadres qui ignorent le contenu du statut et qui sont bloqués dix ans sur le CNPE ; d’autre part, partir à la conquête de ce nouveau public signifie développer une section Ufict ».
Les jeunes cadres constituent une préoccupation centrale pour ce militant CGT. « Il faut bien dire qu’ils sont corvéables à merci sur la centrale et très peu acteurs.rices de leur carrière. Depuis le début de l’année 2019, trois d’entre eux, embauchés il y a peu, ont démissionné. Soit c’est l’entreprise qui ne leur convient pas, soit ce sont les conditions de travail. En tout cas, il s’agit d’une situation nouvelle. Dans l’organisation pyramidale d’une centrale, ils.elles n’ont aucune autonomie, ce que certains vivent mal. Et puis l’avenir incertain de la filière et le projet Hercule de découpage de l’entreprise ne rassurent pas… ».

Face à l’accumulation de difficultés le syndicat demeure un pilier de réflexion et d’aide pour les salarié.e.s.

Légitime dans sa fonction et reconnu par ses pairs, Philippe est un candidat dont la crédibilité ne peut que renforcer le syndicalisme cadre CGT dans l’entreprise EDF.

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